Cette analyse est remise en cause par Karl Kautsky, pour qui le développement du capitalisme, l'ultra-impérialisme, selon ses mots, interdit justement le déclenchement d'un conflit de grande ampleur entre nations. Galapagos :jeu de Tortues 23. Guerre de coalition à l'échelle européenne, ce conflit entraîne la mort de plus de 18 millions de personnes et 20 millions de blessés. Pendant la Première Guerre mondiale, sont venues se greffer sur le casus belli de départ des revendications de guerre qui n'ont vu le jour et ne se sont modifiées que durant le conflit. Par exemple, le Flottenverein, soutenu par les gouverneurs de province en Prusse, par les princes, par les fonctionnaires et par l'industrie, développe une propagande en faveur de la constitution d'une flotte de guerre pour permettre au Reich d'accéder au statut de puissance mondiale[136]. Berchtold, conscient que la question serbe se poserait à nouveau à moyen terme, repousse les propositions de conciliations, défendant devant le chancelier allemand, favorable à partir de ce moment à une conciliation, la fermeté devant la Serbie. Seule la Russie, touchée dans ses sphères d'influence vitales, semble prête à prendre le risque d'un conflit avec la double monarchie[18]. Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Les historiens ouest-allemands de l'époque, Gerhard Ritter en tête, lui reprochent essentiellement sa lecture de la crise de juillet 1914[153]. Double Jeu : La guerre froide 22. Une guerre commerciale, la guerre des cochons, constitue la première manifestation de cette nouvelle orientation, l'Autriche souhaitant mettre à genoux économiquement le royaume serbe; cette guerre commerciale est rapidement suivie de l'annexion formelle des sandjaks de Bosnie et d'Herzégovine, devant laquelle la Serbie est impuissante, en l'absence de réelle intervention russe pour contrecarrer le fait accompli autrichien[79]. En 1911, la guerre italo-turque crée les conditions d'une entente des États balkaniques contre la Turquie[106], enhardissant les petits États balkaniques[107] : des traités d'alliance, patronnés par la Russie, entre la Serbie et la Bulgarie puis entre la Grèce et la Bulgarie sont signés en mars et en mai 1912. Dans l'ensemble des pays européens, la force des nationalismes crée les conditions de l'exaltation de sentiments nationaux, et au développement des rivalités nationales. Le soutien du Reich se manifeste par l'envoi à Saint-Petersbourg d'une note comminatoire, demandant la reconnaissance de l'annexion par la Russie[N 4],[120],[93]. La dernière modification de cette page a été faite le 13 décembre 2020 à 14:02. De l'autre côté, l'alliance franco-russe, puis franco-anglaise assure à la France un solide soutien face au Reich, cause de toutes les craintes françaises depuis 1870. Dès 1914, le gouvernement russe peut appeler sous les drapeaux 585 000 hommes, soit 130 000 de plus que l'année précédente[61]. Cependant, soutenus par le Reich, les Austro-hongrois obtiennent la non-intervention des Français et des Britanniques, tandis que les diplomates russes abandonnent la Serbie face à la double monarchie[93]. Mais la réflexion sur les raisons de déclenchement du conflit débutent dès la fin de l'année 1914, lorsque Lénine met en parallèle les buts avoués et les objectifs cachés des puissances engagées dans le conflit. toutes avec la menace serbe. Dès lors, poussée par un nationalisme mordant et soutenue par la Russie, la Serbie se renforce. À partir de 1879, le système d'alliances entre pays européens se structure en fonction de l'alliance austro-allemande. Un « casus belli » c’est, littéralement, un motif de guerre. Ainsi, les conférences internationales de 1899 et 1907 tentent-elles de parvenir à la création d'un droit de la guerre, rapidement remis en cause par les militaires allemands, qui subordonnent les moyens déployés à l'objectif à atteindre[1]. La forte croissance du Reich dans les dernières années du XIXe siècle crée aussi les conditions d'aspiration hégémonique sur le continent européen. Cette croissance est démographique, économique et impérialiste, démographique, parce que l'Allemagne gagne 17 millions d'habitants en 25 ans, voyant sa population passer de 49 millions d'habitants en 1890 à 66 millions en 1914. Assurée du soutien inconditionnel du Reich, officiellement le 7 juillet[19], en réalité dès le 4, par des contacts moins formels[20], soutien qui se matérialise, le 24 juillet, entre autres par l'envoi à l'ensemble des ambassades et consulats du Reich, d'une note fournissant des argumentaires aux destinataires[21], le gouvernement austro-hongrois prépare un texte minutieusement étudié pour être refusé par le gouvernement de Belgrade[22] : les mots employés dans la note font l'objet d'échanges entre les gouvernements austro-hongrois et allemand. Il est finlandais et se prénomme Simo Häyhä. En dépit de leurs rivalités en Méditerranée, en Asie et en Europe, ces trois pays sont en effet inquiets devant la politique menée par Guillaume II et son gouvernement[51] (c'est d'ailleurs la loi militaire allemande de 1890, autant que le non-renouvellement de l'accord de 1887 qui pousse la Russie à se rapprocher de la France[52]). Les deux rois, Milan et son fils Alexandre, qui se succèdent en Serbie jusqu'en 1903 constituent des vassaux loyaux, mais turbulents, de l'empire des Habsbourg, l'un proposant à l'empire des Habsbourg d'annexer ses états, l'autre déclenchant une guerre avec la Bulgarie voisine, alliée de la Russie[78]. De plus, la défaite russe en extrême-Orient a obligé l'empire des Tsars à réorienter les axes de sa politique d'expansion politique et économique. Londres propose une conférence européenne, Saint-Petersbourg des « conversations directes », basées sur la réponse serbe à l'ultimatum. Historien moderniste ayant commencé sa carrière dans les années 1930, et ayant, à ce titre, adhéré au nazisme[148], Fischer appuie sa thèse sur une étude des sources diplomatiques à sa disposition[149]. La multiplicité de ces causes pousse les historiens à proposer différentes interprétations, parfois en contradiction les unes avec les autres. Durant l'automne 1908, la diplomatie austro-hongroise s'attache à préparer l'annexion, notamment en s'engageant auprès de la Russie à ouvrir une négociation sur le régime des détroits, mise en place à partir de la Conférence de Paris[117] ; la diplomatie russe ne s'oppose en effet pas à l'annexion, à la condition qu'elle soit approuvée lors d'un congrès par les puissances garantes de la situation dans les Balkans[118]. Depuis, les historiens travaillant sur les causes de la guerre se placent dans l'ensemble des traditions de l'historiographie. Quels sont les causes et les facteurs qui plongèrent l'Europe dans le chaos durant 4 ans, de 1914 à 1918 ? Dans un contexte marqué par l'instabilité politique dans l'empire ottoman, les grandes puissances régionales, Autriche-Hongrie et Russie, se disputent la clientèle des petits États turbulents de la péninsule balkaniques, tout en tentant d'étendre leur influence dans l'Empire ottoman proprement dit. Durant les premiers mois du conflit, toute une série d'arguments moraux ou politiques est avancée par les responsables des pays engagés dans le conflit pour justifier leur participation au conflit. ), Larousse de la Grande Guerre, Éditions Larousse, 2007. Ce motif peut être essentiel ou futile, et le feu qu’il allume une guerre mondiale ou une querelle de voisinage. L'ensemble des observateurs avertis de la scène européenne ne semblent pas surpris par le déclenchement du conflit[76]. Le gouvernement de Belgrade accède alors à une majorité des revendications austro-hongroises, mais refuse, après consultation du chargé d'affaires russe à Belgrade, puis soutien clair du ministre russe des affaires étrangères[33], non seulement l'intervention de la police autrichienne sur son territoire[21], mais aussi la publication de la réponse serbe dans le journal officiel du Royaume le 26 juillet[34]. La première est restée, majoritairement, une guerre de soldats et n’a pas vu autant d’atrocités commises sur des populations civiles que la seconde (quoique, le génocide arménien…), mais elle a montré jusqu’où la guerre pouvait aller. Les deux décennies qui précèdent la Grande Guerre connaissent de réelles ruptures au sein de l'équilibre européen, tant à l'est qu'à l'ouest. En effet, le renversement de la dynastie des Obrenovic remet en cause les liens qui unissent Vienne et Belgrade, la nouvelle dynastie s'appuie en effet sur des cercles hostiles à la double monarchie[80]. Mais ces mesures ne permettent pas à la double monarchie d'achever la remise en état de son appareil militaire[71]. En effet, on ne peut se cantonner à penser que l'assassinat d'un seul homme, là-bas à Sarajevo, suffit à plonger l'Europe dans une guerre Un refus serbe à quelque moment du déroulement du scénario entraînerait immanquablement une « expédition de châtiment »[19]. Un « casus belli » c’est, littéralement, un motif de guerre. Rapidement menaçante pour la position de l'ensemble des pays européens, le Reich mène donc une active politique coloniale, rapidement contrée par l'ensemble des grandes puissances coloniales[109]. Depuis le congrès de Berlin, l'Autriche-Hongrie administre au nom du Sultan ottoman les Sandjaks de Bosnie et d'Herzégovine[88]. Serbie et le Monténégro se partagent la région de 1912 à 1913. Systématiquement, la politique extra-européenne du Reich place ce pays en compétition avec la France ou la Grande-Bretagne, créant, par delà les rivalités coloniales franco-anglaises, les conditions d'un rapprochement entre les deux principales puissances coloniales. totale. Cependant, dans le cadre d'une politique voulue par Guillaume II, les dirigeants du Reich poursuivent sa politique expansionniste aussi pour des raisons de politique intérieure, espérant fournir à une population en constante mutation un dérivatif aux tensions internes[111] ; ainsi, cette politique ne parvient qu'à exacerber la méfiance des puissances coloniales déjà installées, et à cimenter des alliances dirigées contre le Reich de Guillaume II[112]. Dans la société européenne en transformation du début du XXe siècle, l'idée de peuple, de Volk joue un rôle essentiel dans la constitution d'une communauté nationale, du moins pour une partie non négligeable de la société[130]. Destinées à combler un écart avec les capacités militaires de l'Entente qui se creuse au fil des années, les dispositions votées en 1912 et 1913 incitent les Alliés à répliquer en conséquence, à renforcer leur propre appareil militaire. Ainsi, les effectifs des armées, les tonnages des marines de guerre et les budgets militaires connaissent une croissance importante dans les années qui précèdent immédiatement le déclenchement du conflit[62]. Ce désordre dans le jeu des grandes puissances se matérialise par la mise en place d'alliances fluctuantes entre ces États, alliances patronnées par ces grandes puissances rivales, aspirant l'une comme l'autre à dominer la péninsule pour se faufiler vers la Méditerranée[102] ainsi que par des compromis de courte durée entre grandes puissances. Cependant, la situation en mi-teinte du Reich en Turquie est contrebalancée par ses succès en Bulgarie[48], mais ces succès sont remis en cause par la défaite bulgare du printemps 1913[50]. Le 29 juillet, une note britannique fait connaître des propositions de négociations, après l'occupation de Belgrade, tout en faisant savoir que Londres s'engagerait dans le conflit en cas d'intervention directe du Reich et de la France. Le 23 juillet, à 18 heures (horaire choisi en fonction de l'horaire de départ annoncé du président français, de retour de visite en Russie[31]), la note austro-hongroise est remise par l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie au ministre serbe des Finances (assumant l'intérim pour le premier ministre en déplacement à NiÅ¡[32]), qui dispose alors de 48 heures pour l'accepter[21]. 24 juillet : ultimatum des autrichiens à l'adresse du gouvernement serbe. Les diplomates en poste dans le royaume rapportent avoir assisté à des manifestations de joie, autant à Belgrade qu'en province[8], en dépit de l'annonce de l'observation, en Serbie, d'un deuil de huit semaines. À l'issue du second conflit, les petits États balkaniques, tous agrandis des dépouilles ottomanes, ne sont pas satisfaits par les partages territoriaux imposés par les grandes puissances; cette insatisfaction participe à la modification des rapports de force entre grandes puissances, Russie et Autriche-Hongrie dans la péninsule balkanique[124]. Ainsi, les responsables du Reich, Guillaume II en tête formulent-ils les rivalités politiques et économiques avec leurs voisins comme la manifestation du conflit entre les Slaves et les Germains. La période de la « drôle de guerre » s'étend du 3 septembre 1939, déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l'Allemagne, au 10 mai 1940, invasion de la Belgique et des Pays-Bas par les troupes allemandes. Devant les divisions politiques, le renforcement de l'armée austro-hongroise se fait en court-circuitant les parlements autrichien et hongrois[69]. En 1969, systématisant davantage encore la thèse centrale de Griff nach der Weltmacht, Fischer publie Krieg der Illusionen. Ainsi, jusqu'en 1908, les grandes puissances parviennent à contrôler les petits États turbulents et instables de la péninsule[87]. Les causes de la Première Guerre mondiale sont complexes et actuellement toujours débattues. Aux termes de cette convention, la défense de la Manche et de la Mer du Nord est confiée à la Royal Navy tandis que la flotte française est déployée en priorité en Méditerranée : aux yeux du gouvernement britannique, toute menée offensive dans la Manche, comme toute offensive en Belgique, est alors considérée comme une déclaration de guerre. Cette augmentation massive des effectifs se traduit aussi par une augmentation rapide des budgets du ministère de la guerre : entre 1910 et 1914, le budget militaire du Reich est plus que doublé, passant de 205 à 442 millions de dollars[66]. Du point de vue économique, la croissance est plus spectaculaire encore, puisque sa production de charbon triple entre 1890 et 1914 et la production d'acier est supérieure à la somme des productions des trois futurs pays de l'Entente[139] ; cette croissance fournit au Reich, dans les années précédant le conflit, le moyen d'une infiltration économique chez ses voisins, Autriche-Hongrie, France, Empire russe, par le biais d'une politique d'achats de concessions minières et pétrolières, d'entreprises industrielles : ainsi, la Steaua Romana, entreprise de commercialisation du pétrole roumain, est fondée avec des capitaux de la Disconto Gesellschaft, et obtient le monopole de commercialisation des productions pétrolières roumaines en Europe[140]. Le cabinet serbe est parfaitement conscient de cette réalité. Ainsi, la Russie redevient active dans la péninsule balkanique, mettant fin à un demi-siècle d'entente avec la double monarchie, sanctionnant le relatif effacement russe de la péninsule balkanique[103]. Devant cette fermeté, le gouvernement russe procède à la mobilisation générale le 30 juillet, ce qui entraîne la mobilisation allemande[37]. I- Le héros d'une nation Maintenant La Russie adopte également une loi comparable, portant les effectifs de son armée en temps de paix à 1 800 000 hommes; ce programme aboutit dans les faits à faire passer les effectifs de l'armée russe de 1 300 000 hommes à 1 400 000 hommes, mais l'encadrement demeure insuffisant. En 1878, lors du Congrès de Berlin, la principauté de Serbie, autonome au sein de l'Empire ottoman, acquiert son indépendance et devient un royaume.