L’un des plus grands maitres soufis, al-Hallaj, proclamait ainsi par les rues de Bagdad, « Je suis l’absolue vérité », à savoir Dieu lui-même ; d’autres écrivirent des poèmes amoureux, en arabe ou en persan, où la description de l’aimé correspond à celle de la divinité. Après son retour de Mostaganem (Algérie) où il a passé trois ans en compagnie de son maître Ahmad al-Alawi, il s’installe en Tunisie et commence une vie spirituelle qui allait durer 40 ans, passés dans la diffusion de la voie spirituelle. Ceci est rapproché par certains soufis du fait de se voir attribuer certains « prodiges » (voir ou entendre très loin, faire preuve parfois d'une force physique extraordinaire, etc.). Le mot « marabout » vient de l'arabe murâbit, qui désigne un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. — (Le Coran, « Le Fer », LVII, 27, (ar) الحديد. Il est donc évident que la notion de soufisme recouvre des réalités très variables : certaines sont purement spirituelles et métaphysiques tandis que d'autres représentent les conséquences de l'implication des maîtres soufis et de leurs disciples dans le domaine politico-social. Read this book using Google Play Books app on your PC, android, iOS devices. Si les maîtres soufis donnent une telle importance à l'amour, c’est qu’ils considèrent la station spirituelle qui y est associée comme une des plus insignes qui soient. Il se caractérise parfois par des pratiques ascétiques visant à purifier l'ego (comme la méditation, mouraqaba), mais l'élément commun à tous les soufis sans exception, c'est le dhikr (prononcer « zikr »), qu'on pourrait traduire par « remémoration » ou « invocation », qui consiste à se remémorer Dieu notamment en répétant son nom ou des formules pieuses telles que la chahada (le témoignage de foi) de manière rythmée. Les réunions quasi quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l’occasion de la nativité du prophète : le mawlid/mouloud) permettent d’exhorter les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé[38]. Si les maîtres soufis donnent une telle importance à l'amour, c’est qu’ils considèrent la station spirituelle qui y est associée comme une des plus insignes qui soient. Pour certains, le soufisme prône l'existence d'une connaissance cachée (ilm al bâtin) et un idéal de non-attachement aux choses de ce monde. Les Maitres soufis Hotel Golden Tulipe Hammamet Tunisie le 28-12-2019. Anthologie du Soufisme . La Lumière selon les maîtres soufis Download books [PDF, TXT, ePub, PDB, RTF, FB2 & Audio Books] Les gens d'Allâh sont la colombe de la Jonction entre ce qui entre en existence et ce qui est incrée, entre le monde exotérique et ésotérique. Ainsi, cet affrontement historique entre soufis et opposants au soufisme continue de nos jours et même de manière accentuée avec l'expansion du salafisme. L'Ordre Mevlevi est mieux connu en Occident sous le nom des « derviches tourneurs ». La pratique de l'islam est l'un des principaux pré-requis du tassawwuf. Le terme pourrait ainsi venir (mais la chose est difficile à préciser) [8] : René Guénon, utilisant une numérologie inspirée de la gematria pour la langue hébraïque, avance que le sens premier et fondamental du mot « soufi » est donné par « l'addition des valeurs numériques des lettres dont il est formé. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages constituent la pratique. Vient ensuite le degré de l'âme qui se blâme elle-même, c'est-à-dire qui cherche à se corriger intérieurement; l'initié qui parvient à ce stade est appelé itinérant (salîk , du persan سالك [sālik], voyageur), allusion symbolique « voyage intérieur ». Et lorsque Je l'aime, Je suis l'ouïe par laquelle il entend, la vue par laquelle il voit, la main par laquelle il saisit… » (Hadith qudsî rapporté par Al-Boukharî). Résumé. L'exagération dans l'ascèse. Le troisième et dernier niveau est celui de l'âme apaisée. Elle s'est illustrée par sa résistance à des années d'athéisme d'État. Le chant et la danse comme pratique religieuse. Mais pour d’autres maîtres soufis, les véritables charismes sont à chercher dans les connaissances et les contemplations. Ce courant fut important dans l'ensemble de l'Empire ottoman[15], exemple de Seyyid Nasimi[16] et son poème. imam malik se moque de la hadra danse des soufis. Par Allah, ils ne dansèrent pas pour Lui. Les meilleurs prix du web pour l'achat d'un produit La Sagesse Des Maîtres Soufis neuf ou d'occasion de la catégorie Livres Religion, c'est dans l'univers Livres de Rakuten que vous le trouvez ! L'alévisme se rattache au chiisme duodécimain à travers le cinquième imam (Dja'far al-sadiq) et à Haci Bektas Veli, fondateur de l'ordre des bektachi dont la généalogie mythique remonte aussi au cinquième imam[35]. Il la présentera, imprégné qu'il est par le soufisme. Les pratiques exagérées de certaines sectes, comme se rouler sur des braises, avaler des serpents, se flageller jusqu'au sang, etc. En ce qui concerne la vie monastique, l'islam semble la rejeter, comme le stipule le hadith (à l'authenticité par ailleurs contestée) « pas de monachisme en islam ». le soufisme et les soufis selon ibn taymiyya1. À quelques exceptions près (comme certaines voies naqshbandies), la majorité des voies spirituelles se rattachent traditionnellement au Prophète par l'intermédiaire d'Ali ibn Abi Talib. L’imam Al-Ghazâlî dit à ce sujet : « Aimer Dieu est l’ultime but des stations spirituelles et le plus haut sommet des rangs de noblesse. Ainsi, en 1925, la République laïque turque (de fait, avant 1937) interdit tous les ordres soufis et ferme leurs institutions après qu'ils se soient opposés au nouvel ordre séculier. Comme le dit[Où ?] Les formules varient selon les confréries et sont parfois accompagnées de musique et de danse (derviches tourneurs de Turquie), voire « hurlées », c’est-à-dire prononcées à très haute voix. Les maîtres soufis et leurs disciples des III e-V e siècles de l'hégire (IX e-XI e) : Enseignement, formation et transmission. Ibn Al-Fârid, Hâtif Isfahâni, Hâfiz, Djâmi, Saadi, Bâbâ, Tahir, conférence islamique internationale de Grozny, http://www.at-tawhid.net/article-le-soufisme-origine-definition-et-clarifications-al-qushayri-as-suyuti-ash-shatibi-98289083.html, "Islamic conference in Chechnya: Why Sunnis are disassociating themselves from Salafists", http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/les-alevis-veulent-exister-en-turquie-05-06-2013-3151_118.php, Conférence islamique internationale de Grozny, Imām-e Â’zām Abû Ḥanīfah Nuʿmān ibn Thābit ibn Zūṭā ibn Marzubān, Abû Muḥammad Ali ibn Ahmad ibn Sa'īd ibn Hazm az-Zahiri al-Andalussi, Jam'iyyat al-Mashari' al-Khayriyya al-Islamiyya, Mouvement afro-américain des droits civiques, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Soufisme&oldid=176967801, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Religions et croyances/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, de souffat al-kaffa, ou « éponge molle », en référence au cœur du soufi pur et réceptif, L'école rationaliste et réformiste de l'Égyptien, Un défaut de monothéisme à cause du culte des saints de certains courants qui suivent un, L'adoption d'actes d'adorations qui ne seraient pas attestés par des. Les troupes turques s'appuient sur des milices rebelles syriennes composées en grande partie d'anciens combattants de l'État islamique et d'Al-Qaïda (les deux organisations sont en général souvent hostiles aux soufis, qu'elles jugent déviants). Il est tiré du nom du fondateur de l'ordre, Bahâ'uddin Naqshband. Bien que les croyances soient similaires et que le distinguo ne soit plus d’actualité, ces deux termes renvoient à des réalités sociales distinctes sous l'Empire ottoman : La Madaniyya est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet par une chaîne de transmission traversant quinze siècles. L’altruisme pratiqué par les anciens maîtres soufis du Khorasan allait bien au-delà de l’altruisme que j’ai décrit jusqu’ici. Thierno Cheikh Mouhamadou Al Mansour Barro, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Liste_des_maîtres_soufis&oldid=175798645, Portail:Religions et croyances/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Mohamed ben Issa (en) (m 1526), dit « Cheikh al Kamil », fondateur de la, Al-Mukhtar al-Kunti (en) (m 1811). C'est que ces derniers voient dans les enseignements soufis des dérives idolâtriques étrangères à l’islam qu'ils qualifient d'« authentique »[1]. Un malâmati, ou melâmî[15] (de l’arabe ملامتية, « malâma », le blâme, la critique) est un soufi qui, par souci de sincérité, va faire exprès d’avoir un comportement presque contraire à ce qu’il est vraiment même si ça doit lui causer des ennuis et le discréditer publiquement. Damas-Beyrouth : Presses de l’Ifpo, 2012 (généré le … L’imam Al-Ghazâlî dit à ce sujet : « Aimer Dieu est l’ultime but des stations spirituelles et le plus haut sommet des rangs de noblesse. Une autre pratique régulière est la récitation de poèmes à caractère spirituel, notamment la louange du prophète de l'islam Mahomet. Les principales accusations contre le soufisme ː, « Lorsque le Livre (Coran) leur était récité, ils baissèrent la tête, non par crainte [de Dieu], Les tariqa (pluriel turuq ; méthode, chemin, voie) sont fondées par des maîtres spirituels (cheikh). Mais un certain nombre de bibliographies indiquent qu’il ne fut pas le premier. nécessaire]. C’est ce mouvement spirituel essentiel que vise à faire découvrir la série parue dans les Carnets spirituels sous le titre Écrits des Maîtres soufis. Enseignement, formation et transmission Auteurs. Cette description sommaire a forcément un caractère très schématique : comme le montre la littérature soufie, ce processus est bien plus cyclique que linéaire, et l'interprétation des termes du lexique soufi est par nature ésotérique. Au-delà des salafistes ou des sunnites, les soufis eux-mêmes considèrent que certaines pratiques inspirées du soufisme ne sont pas acceptables comme le maraboutisme en Afrique ou le fakirisme en Inde. Elle a été fondée par Cheikh Ahmadou Bamba. En Afrique noire, il existe deux grandes confréries, la Qadiriyya, fondée en 1166 par Cheikh Moulay Abd al Qadir al-Jilani. Archives de sciences sociales des religions, Nedim Gursel, Sept Derviches, Seuil, 2010. Il est rapporté, par exemple, que certains soufis ne mangeaient qu'une datte tous les quarante jours. ». » Par exemple, on peut présenter le même processus, à partir de la terminologie coranique, comme le passage par différents degrés de réalisation spirituelle. Le soufisme (en arabe : تصوّف, taṣṣawuf) est la vision ésotérique et mystique de l'islam[1]. Toute leur poésie, pourrait-on dire, s'y rapporte, de près ou de loin. Si les maîtres soufis donnent une telle importance à l'amour, c’est qu’ils considèrent la station spirituelle qui y est associée comme une des plus insignes qui soient. Mis à jour 22/09/2020. pauvre) dont aucun élément extérieur ne les différencie de leurs confrères hindous, les sâdhus. Il naquit à Téhéran (Iran) le […] Article ajouté le : 02 Samedi, 2013 à 09h47; Author: karkariya karkari; 1543. Les soufis victimes de persécutions religieuses ː. Si Federico Gonzalez[32] pense que « pratiquement tous les martyrs soufis ont trouvé la mort aux mains d'autorités fanatiques religieuses ou légalistes littérales, toutes convaincues d'avoir raison et de représenter officiellement l'Islam », d'autres[réf. Le pacte chez les maitres soufis. Michel Chodkiewicz, Préface in Christian Bonaud. Les tariqas furent persécutées par certaines autorités du sunnisme parce que certains docteurs de la loi musulmane les jugeaient hétérodoxes et que le soufisme se rapporte davantage au chiisme hétérodoxe[réf. Cependant, le Coran en souligne l'intention positive initiale tout en écartant sa pratique, dans une formule dont certaines commentateurs comme Ibn Arabi ont relevé la grande complexité : « Nous lui [Jésus] avons donné l'Évangile. Il fut enterré à sa demande dans un temple hindou qui lui est désormais consacré à Shirdi. La Ushshakiyya est une branche de la tariqa Khalwatiyya fondée par Sayyid Hasan Husameddin. Nouvelle édition [en ligne]. Vivant des dons de croyants, les marabouts formés à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des pratiques populaires et superstitieuses, voire magiques, rejoignant parfois des croyances animistes traditionnelles de l'Afrique. Il laisse une littérature abondante axée sur la moralité religieuse, la spiritualité sunnite et l’impératif d’observer les préceptes de l’islam. Cette légitimité par la référence au prophète n'entraîne cependant pas d'uniformisation du mouvement soufi : les écoles foisonnent et chacune a son style et ses pratiques. Même si cette voie du souffisme est de tradition très ancienne, certains voient en l'alévisme un courant « libéral » ou « progressiste » de l'islam[36] qui diffère des interprétations orthodoxes et dogmatiques du sunnisme et du chiisme dit jafarisme. Ces religieux très mystiques jouent à la fois les rôles de prédicateur, de thaumaturge (médecin guérisseur), d'éducateur et de chef politique. Formé en 1380, l'ordre est considéré par certains comme un ordre « sobre » connu pour son dhikr (rappel de Dieu) silencieux plutôt que les formes vocalisées de dhikr communes aux autres ordres. La traduction littérale de son nom, « Husameddin » signifie « épée tranchante de la religion ». Toutefois, en 2016, la conférence islamique internationale de Grozny, inaugurée par le grand imam de la mosquée Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, rassemblant 200 personnalités sunnites du monde entier, s'est réunie dans le but de définir l’identité de ceux qui se font connaître comme les « gens du sunnisme » par opposition aux différents groupes considérés « égarés ». La Tijaniyya attache une grande importance à la culture et l'éducation, et encense l'adhésion individuelle du disciple (murīd)[42]. Cette influence socio-politique de certains secteurs du soufisme se voit surtout dans les régions tardivement converties à l'islam : en Asie centrale, en Inde, où il fut l'un des fers de lance de l'islamisation, et dans le monde turc. Le soufisme trouve ses fondements dans la révélation coranique et dans l'exemple de Mahomet [3], et on peut donc dire qu'il est présent, depuis les origines de la révélation prophétique de l'islam, dans les branches sunnite puis chiite, bien qu'il ait pris des formes différentes dans les deux cas. — Le Coran, « La Caverne », XVIII, 28, (ar) الكهف. En Inde, l'islam, sous l'influence de l'hindouisme et par le biais du soufisme, donna naissance aux célèbres ascètes musulmans les fakirs (de l'arabe : faqīr فقیر, lit. Il se caractérise par la recherche d'un état spirituel qui permet d'accéder à cette connaissance cachée. ». La Naqshbandiyya, fondée au XIVe siècle, est encore bien implantée en République autonome du Daghestan et au Turkménistan. Dès le début de l'islam, Abû Dharr, par exemple, un compagnon de Mahomet, se distingue par sa condamnation des puissants, qui lui a valu l'emprisonnement par les puissants de son époque[14]. L'émission Réflexions, sur Canal Algérie, TVCoran a pour objectif de démystifier et de simplifier certains sujets ayant trait à la religion. On trouve ci-dessous une liste (loin d'être exhaustive) de maitres soufis, ou du moins reconnus comme tels par leurs disciples « Soufi » redirige ici. nécessaire]. Les rites sont inutiles s'ils ne sont pas accomplis avec sincérité[14]. Et quand vint le chant, ils se mirent à braire comme des ânes. Cette première étape réalisée, le soufi doit revenir au monde extérieur qu'il avait dans un premier temps rejeté ; le lexique des soufis désigne cette phase par différents termes qui correspondent à autant d'aspects de ce second voyage : al-baqâ, la « subsistance ou la permanence », la lucidité (sahw), le retour (rujû') vers les créatures, semble-t-il. Catherine Touaibi-Chatagny a exploré une partie de l’Asie centrale, terre de naissance d’importantes confréries soufies, visitant l’Ouzbékistan, le Turkménistan et une partie du Kazakhstan. Les hypothèses sur l'étymologie du mot « soufi » au sens de « mystique» s'appuient surtout des similitudes phonétiques. Le Tassawuf comprend non seulement la haqiqa mais aussi l'ensemble des moyens destinés à y parvenir, appelé tariqa — « voie » ou « sentier » — conduisant de la charia vers la haqiqa, c'est-à-dire de l' « écorce » (el-qishr) vers le « noyau » (el-lobb) par l'intermédiaire du « rayon » allant de la circonférence vers le centre. Souvent mis en opposition avec l'islam orthodoxe tant par des Occidentaux que par des musulmans, le soufisme cultive l'idée que Mahomet aurait reçu en même temps que le Coran des révélations ésotériques qu'il n'aurait partagées qu'avec l'imam Ali voire avec quelques-uns de ses compagnons[14]. Blogs. Le dhikr est considéré comme une pratique purificatrice de l'âme, car on juge que le nom d'Allah possède une sorte de valeur théurgique qui agit sur l'âme. Parmi les plus connus, nous pouvons citer l’imam al-Ghazâlî, Abd al-Qâdir Jilani, Djalâl ud-Dîn Rûmî… De nombreux lecteurs ont également été sensibilisés au soufisme par René Guénon, Amadou Hampâté Bâ … Quelques mois plus tard j’ai assisté à une autre conférence, au cours de laquelle j’ai eu la « révélation » que les maîtres soufis n’appartenaient pas uniquement au passé. Une tambourine, une flûte et la mélodie d'un faon… Mais c'est l'attitude du distrait négligent. nécessaire] font remarquer que, notamment dans le cas d'al-Hallâj, c'est la divulgation de « vérités ésotériques » qui causa son exécution (cf. Le soufisme se présente comme l'aspect ésotérique de l'islam. Ces pratiques sont accomplies en privé ou en commun selon les cas[1]. Disséminé sur les cinq continents, les soufis représentent aujourd'hui 70-90 millions de musulmans. Une théologie populaire s'est en effet développée dans le maraboutisme, lequel pratique indubitablement le culte des saints, polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. De nos jours, le wahhabisme est totalement opposé aux pratiques soufies. L'Ordre Bektashi a été fondé au XIIIe siècle par le saint musulman Haci Bektas Veli, et fortement influencé lors de sa période de réflexion par le Hurufi Ali al-'Ala au XVe siècle et réorganisé par Balim Sultan au XVIe siècle. Si pour les soufis, c'est le prophète de l'islam Mahomet qui est le premier d'entre eux, les premiers groupes de soufis connus n'apparaissent à Koufa et Bassorah qu'à partir du VIIIe siècle de l'ère chrétienne, puis à Bagdad au IXe siècle. Le postulant à l'initiation est appelé mourîd (مُريد [murīd], novice ; nouvel adepte ; disciple ; désirant (Dieu)). Les maîtres soufis distinguent en effet trois phases dans l'élévation de l'âme vers la connaissance de Dieu : d'abord l'âme gouvernée par ses passions. la Tijaniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle et répandue en Afrique subsaharienne. En toute rigueur, le terme soufi désigne un individu parvenu à la réalisation spirituelle totale, et non un aspirant à une telle réalisation intérieure, qui devrait être appelé moutasawwif (مُتَصَوِّف [mutaṣawwif]). La première phase est donc celle du rejet de la conscience habituelle, celle des cinq sens, par la recherche d'un état d' « ivresse » spirituelle, parfois assimilé à tort à une sorte d'extase ; les soufis eux-mêmes parlent plutôt d'« extinction » (al-fana), c'est-à-dire l'extinction du moi pour parvenir à la conscience de la présence de l'action de Dieu. Première lueur. M Th Houtsma, T W Arnold, A. J. Wensinck. AL-GHAZALI. Le soufisme, qui représente une tendance ésotérique et mystique de l'islam, se trouve en opposition aux courants littéralistes, attachés à la lettre du Coran et à celle de la sunna. Un diplôme lui est donné. La confrérie est surtout active du Moyen-Orient à l'Inde, et. Ces deux ordres (tariqa) professent l'adhésion sans restriction aux préceptes coraniques (prières, aumône, jeune, pèlerinage à la Mecque, éviter de faire du tort à son prochain, etc.)[41]. Les maîtres soufis de MTO. Mais, en pratique, les maîtres eux-mêmes emploient le terme « soufi » d'une façon beaucoup plus globale et indistincte, conformément à un principe général qu'exprime bien le hadith suivant du Prophète rapporté par Abou Daoud : « Quiconque imite un peuple en fait partie. Le principe de ilm al bâtîl fait référence à l'acceptation par le cœur du verset qui pourrait être traduit par « rien ne ressemble à Dieu ». Le soufi égyptien Ibn ’Atâ’ Allâh (1259-1309) est l’auteur d’une œuvre qui a pénétré tous les milieux mystiques de l’islam. nécessaire]. Tout ce qu'ils peuvent affirmer à ce sujet dépend de leur capacité à imaginer, par des constructions conceptuelles (wahm), ce à quoi se réfèrent ces expressions, puisqu'il est impossible de le savoir tant que l'on n'a pas rejoint Dieu. Une attention particulière est accordée à la morale de la conduite spirituelle et en particulier à l’égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. A l'issue de leurs travaux, les dignitaires sunnites ont convenu qu'au niveau de la gnose, des manières et de la purification spirituelle, les soufis de l'imam Junaid al-Baghdadi (ixe siècle) sont des « gens du sunnisme »[21],[22]. La confrérie a aussi des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Parmi les ouvrages les plus récents qui présentent en détail à la fois les critiques et leur réfutation, on peut citer le Qawl al-ma'rûf de l'Algérien Ahmad al-Alawi (m. 1934), traduit en français sous le titre Lettre ouverte à celui qui critique le soufisme. Les indiens de toute confession eurent tôt fait de voir en lui un baba (père), proche du soufisme et de l'hindouisme à la fois, enseignant sur le Coran et les écrits sacrés hindous en même temps, car on dit qu'il réalisa nombre de miracles, de son vivant et après sa mort. C'est un mouvement qui s'est définitivement éloigné du soufisme pour prôner un exotérisme de réforme islamique comme le Wahhabisme d'Arabie saoudite et le Mahdisme du Soudan [40]. La Ushshakiyya a été présente dans l'Empire ottoman et aujourd'hui plus particulièrement en Turquie. Rachid Koraïchi est un peintre et graveur algérien contemporain. Dans la Sagesse des maîtres soufis, son dernier ouvrage, Ibn "Atâ" Allâh rend hommage à son maître al-Mursî et au maître de celui-ci, le Marocain Abû l-Hassan al-Shâdhilî, fondateur de l'ordre shâdhilî – l'une des principales composantes du soufisme Ils sont investis de pouvoirs surnaturels grâce à leur baraka ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les dote en effet d'un pouvoir paranormal. En effet, ce genre de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Personnage emblématique dans la culture musulmane, il représente le mysticisme le plus profond.. Ainsi Shirdi Sai Baba (1838-1918) est un brahmane devenu fakir, yogi, et sâdhu, puisque considéré par les musulmans, tout autant que par les hindous (qui voient en lui un avatar de Shiva), comme un saint homme, et un grand sage. notamment le commentaire de la Râ'iyya de Shârishî, qui cite Ibn Khaldûn à ce sujet)[réf. Cette conférence m’a certes intéressé, mais elle restait trop « intellectuelle » et ne satisfaisait pas ma recherche de spiritualité. En 1979, c'est au tour de la République islamique iranienne de les persécuter, officiellement pour leur manque de soutien à la doctrine de gouvernement du « velayat-e faqih » (à savoir que le grand faqih chiite devrait être le leader politique de la nation). Le soufisme est organisé en confréries (tariqas) dirigées par les maîtres soufis. La pureté du message de l’islam et la tradition du saint Prophète Mohammad (paix sur lui) ont été gardées intactes à travers une longue chaîne de transmission par les grands maîtres de Maktab Tarighat Oveyssi®. Il n’est de station au-delà de celle de l’amour qui n’en soit un fruit et un corollaire ».