Les Méliens, d'origine dorienne, refusent de se rendre, malgré les menaces de mort des Athéniens, en espérant l'intervention de Sparte. Cela entraîne des revirements, comme en 428, lorsque Mytilène, cité de l'île de Lesbos aux dirigeants oligarques, se prépare secrètement à quitter la ligue de Délos. La guerre du Péloponnèse est le conflit qui oppose la ligue de Délos, menée par Athènes, et la ligue du Péloponnèse, sous l'hégémonie de Sparte. Une force d'environ 300 hommes est envoyée, les portes de la cité lui sont ouvertes de nuit par les comploteurs mais le peuple parvient à se saisir des Thébains. Les révoltes de l'Eubée, en 446, et de Samos, en 440, sont ainsi durement réprimées par les Athéniens[23]. Athènes, encerclée sur terre et sur mer, est rapidement gagnée par la famine – d'autant que Lysandre a sciemment laissé aux garnisons athéniennes des cités conquises le droit de regagner leur cité-mère afin qu'il y ait plus de bouches à nourrir – et doit se soumettre en avril 404 après de longues négociations menées par Théramène auprès de Lysandre, puis des éphores de Sparte[211]. Après la campagne d'Alcibiade, Abydos demeure la seule cité de la région encore aux mains des Spartiates mais, sur le plan diplomatique, les Athéniens échouent à détacher les Perses de leur alliance avec Sparte[195]. Thucydide commence par un bref « Prologue », qui raconte l'histoire de Grèce invasion de Dori à guerres médiques, depuis l'avènement de la démocratie Périclès, jusqu'au début de courant guerre du Péloponnèse, en précisant les causes.Le livre commence ainsi, et se concentre en particulier sur la prise sixième en 478 BC, et le début de la guerre à grande échelle 431 BC. Platées est alors rasée et ses défenseurs massacrés[61]. Mais cette alliance est insuffisante car Thèbes, Mégare et Tégée déclinent l'invitation qui leur est faite d'y adhérer[125]. Les batailles d'hoplites, si elles ne disparaissent pas pour autant, ne sont plus considérées comme l'unique façon de mener une guerre terrestre. Peu après la bataille de Sybota, et par crainte d'une défection, Athènes la somme de raser ses murs, de lui livrer des otages et d'expulser ses magistrats corinthiens. Grâce à cette série de victoires, dont Thrasybule est le principal artisan pour l'historien Donald Kagan, Athènes a de nouveau la maîtrise des mers[191]. En juin 415, une expédition composée de 134 navires et 27 000 hommes et dirigée conjointement par Alcibiade, Nicias et Lamachos prend la mer[144]. En France, Jacqueline de Romilly est considérée comme une spécialiste de la période et de Thucydide en particulier[19]. Pendant son ostracisme qui a duré 20 ans, il a pu récolter des témoignages des deux côtés opposés. Elle termine en demandant aux plaignants de se soumettre à un arbitrage, comme la paix de Trente Ans le prévoit, et met en garde les Spartiates contre les conséquences que pourraient avoir une déclaration de guerre[45]. La trêve est ensuite respectée jusqu'à son terme. The Flowers of Adonis (1969) de Rosemary Sutcliff est un roman prenant Alcibiade comme personnage principal[243]. Thucydide, l. III. La flotte athénienne devient donc bientôt la plus puissante du monde grec et permet l'émergence de ce que les historiens nomment la thalassocratie athénienne, accordant à la cité une emprise de plus en plus grande sur les autres membres de la ligue ; d'alliés ces derniers deviennent des sujets, non plus placés sous une hégémonie mais sous une archè, une autorité. Ce plan échoue car, même si les Spartiates renoncent à livrer bataille en raison de présages défavorables, l'arrivée de leur armée à la frontière suffit à faire revenir les Argiens chez eux[128]. Après un siège de deux ans et demi, les Athéniens obtiennent enfin la reddition de Potidée pendant l'hiver 430-429, malgré la mort d'un quart des 4 000 hoplites assiégeant la cité en raison de la propagation de l'épidémie frappant Athènes[78]. Les arguments d'Archidamos ont néanmoins plus de poids auprès des Spartiates une fois les esprits refroidis. Des parallèles avec la guerre du Péloponnèse ont été établis par des hommes d'État, des militaires et des universitaires à l'occasion d'événements cruciaux du XXe siècle, comme pour expliquer les causes de la Première Guerre mondiale et surtout lors de la guerre froide pour comparer la rivalité opposant alors le bloc de l'Ouest à celui de l'Est avec celle ayant conduit à l'affrontement les ligues de Délos et du Péloponnèse[6]. J.-C. et se termina en 404 av. La guerre du Péloponnèse est « la plus grande crise qui émut la Grèce », selon l'historien de l'Antiquité Thucydide (Histoire de la Guerre du Péloponnèse). Pour Thucydide, la guerre est inévitable en raison de la montée de l'impérialisme athénien dans le cadre de la ligue de Délos[20]. Au printemps 413, Athènes envoie des mercenaires thraces, arrivés trop tard pour se joindre aux renforts expédiés en Sicile, piller les côtes de la Béotie. Thucydide introduit plus de rigueur dans la relation des faits, affine la chronologie et recherche la vérité par « l'examen des témoignages et le recueil des indices »[7]. I. - Lecture d'un extrait de Histoire de la Guerre du Péloponnèse de Thucydide (discours de Périclès), par Gérard-Henri Durand, dans l'émission "Panorama" de Michel Bidlowski, sur France culture, le 14 novembre 1990. Les Potidéens protestent contre cet ultimatum et engagent avec Athènes des négociations qui durent tout l'hiver[39]. De plus, la paix de Nicias n'engage pratiquement que Sparte face à Athènes et à ses alliés. Provoquée par trois crises successives en peu de temps, la guerre est cependant principalement causée par la crainte de l'impérialisme athénien chez les alliés de Sparte. Le déroulement du conflit est principalement connu à travers les récits qu'en ont fait Thucydide et Xénophon. Les alliances de la guerre du Péloponnèse. En 409, Thrasylle dirige une campagne infructueuse en Ionie[193] mais, l'année suivante, Alcibiade récupère Chalcédoine, Sélymbrie et Byzance, par un mélange de diplomatie et d'actions militaires, ce qui redonne à Athènes le contrôle de la Propontide[194]. Selon Xénophon, il est convenu qu'Athènes « détruirait les Longs Murs et les fortifications du Pirée, livrerait tous ses vaisseaux sauf douze, laisserait revenir les exilés et, ayant les mêmes ennemis et les mêmes amis que les Lacédémoniens, les suivraient sur terre et sur mer partout où ceux-ci les conduiraient »[212]. La mort de Périclès, en 429, laisse le corps civique athénien orphelin. Mégare, asphyxiée économiquement, proteste auprès de Sparte[42]. Commentaire de texte : Thucydide, la guerre du Péloponnèse . Ils lèvent par ailleurs un impôt direct exceptionnel (eisphora) pour faire face aux dépenses occasionnées[87]. Athènes refuse de restituer sa flotte à Sparte sous le prétexte d'une violation de la trêve mais l'impasse se prolonge à Pylos, la famine menaçant désormais aussi bien les hoplites spartiates que les Athéniens qui les assiègent[101]. La crainte pour les Spartiates de la voir encore s'accroître, à leur détriment, les pousse alors à frapper les premiers[29]. Les renforts du Spartiate Gylippe, arrivés en août 414 juste à temps pour empêcher l'encerclement complet de Syracuse, obligent en octobre les Athéniens à reculer vers la rade, dans laquelle ils sont affectés par une épidémie de paludisme[155]. Donald Kagan, Le Déclenchement de la guerre du Péloponnèse. La paix d'Antalcidas fait de la Perse l'arbitre de la Grèce et l'Ionie revient dans le giron perse[220],[221]. J.-C. Prendre quelque chose à son ennemi malgré lui, c'est le plus grand des plaisirs. Après avoir appris que Ségeste n'a pas les moyens de payer les frais de l'expédition, la flotte s'empare de Catane pour en faire sa base d'opérations[147]. Les ambassadeurs sont toutefois arrêtés en Thrace à l'instigation d'agents athéniens et envoyés à Athènes, où ils sont aussitôt exécutés sans procès[72]. Les attaques surprises ou nocturnes et l'utilisation de combattants légers comme les peltastes deviennent beaucoup plus fréquents[233]. En 426, Agis II succède à son père Archidamos alors que Pleistoanax rentre de l'exil auquel il avait été condamné en 445, Sparte ayant donc à nouveau deux rois[91]. 1, 2) qui voulait par là renchérir sur un Hérodote voyant dans les guerres médiques l’événement le plus considérable de son temps, fut un tournant majeur dans l’histoire du monde grec des cités. Les Lacédémoniens sont incapables d'imposer à Athènes un long siège, n'ayant aucun savoir-faire en poliorcétique et ne possédant pas de ressources financières et matérielles suffisantes pour s'implanter durablement hors de leurs bases[52]. L'expansion du modèle démocratique athénien connaît un coup d'arrêt définitif dans le monde grec, la tendance politique revenant aux oligarchies[229]. Sparte et Athènes s'affrontent aussi par l'intermédiaire d'agents provocateurs, comme à Corcyre en 427 où les oligarques essaient de prendre le pouvoir sur les incitations d'agents spartiates. Il est … Thucydide distingue trois affaires menant à l'éclatement du conflit : L'affaire d'Épidamne : Épidamne est une cité du nord de l'Illyrie, colonie de Corcyre, île au large de l'Épire, elle-même fondée par Corinthe mais en mauvais termes avec cette cité et qui possède avec 120 trières la deuxième flotte la plus importante de la Grèce[31]. Le récit de la Guerre du Péloponnèse s'interrompt brutalement au milieu de la vingt-unième année (410). S'étant assuré du soutien de Cyrus, fils du roi de Perse Darius II et nouveau dirigeant de l'Asie Mineure en lieu et place de Tissapherne, Lysandre débauche grâce à son aide financière de nombreux mercenaires athéniens en leur offrant un salaire supérieur[198],[199]. En 462, alors que les Spartiates doivent faire face à une révolte de hilotes, ils refusent de manière brutale l'assistance offerte par Athènes, ce qui entraîne dans cette cité l'ostracisme de Cimon, chef du parti favorable à l'alliance avec Sparte[25]. Le déroulement du conflit est principalement connu à travers les récits qu'en ont fait Thucydide et Xénophon. Dans les faits, on distingue trois périodes : Il réclame d'être jugé avant de prendre la mer mais n'y parvient pas[145]. Mégare regagne le giron de la ligue du Péloponnèse, et les Lacédémoniens[N 1] envahissent l'Attique mais retournent chez eux sans combattre après s'être laissés soudoyer[27]. Les Athéniens sont galvanisés par la victoire de Sphactérie, qui est suivie par quelques succès mineurs, et, pour la première fois de la guerre, ils semblent très proches de remporter la victoire[107]. L'efficacité, à n'importe quel coût, est mise en avant au détriment des traditions et des « considérations de richesse et de pouvoir », et les armées se professionnalisent[231]. Ce conflit doit à Thucydide d'être considéré comme un seul et même conflit. Le premier livre est le plus long. Historien grec du Vème siècle avant notre ère (env. Les Athéniens réussissent à retarder le départ d'une expédition de secours par une démonstration de force au large des côtes du Péloponnèse et mettent le siège devant Mytilène. Cependant, l'arrivée durant l'invasion spartiate de 430, avec un navire égyptien, de ce que Thucydide nomme la peste, et qui est plus probablement une forme de typhus, condamne le plan de Périclès : se propageant d'autant plus vite que le nombre d'Athéniens réfugiés derrière les murs grandit et que les conditions d'hygiène se détériorent, elle sévit particulièrement en 430 et 429, puis, après une période de rémission, en 426[73]. Xénophon se concentre pour sa part sur les opérations militaires sans chercher à analyser les causes et les mobiles[13]. Un armistice est alors conclu entre Sparte et Argos mais l'arrivée de 1 300 Athéniens pousse les Argiens à le rompre[129]. Après l'échec de celles-ci, Corinthe envoie une expédition de 75 trières qui est interceptée et vaincue par une flotte corcyréenne de 80 navires au large de Leucimne. La guerre du Péloponnèse est le conflit qui oppose la ligue de Délos, menée par Athènes, et la ligue du Péloponnèse, sous l'hégémonie de Sparte. Les troupes lacédémoniennes dévastent à nouveau l'Attique au printemps 430, cette fois-ci durant quarante jours et sur une plus large zone[66], puis aux printemps 428, 427, celle-ci causant de grands ravages, et 425, cette dernière invasion ne durant que quinze jours en raison de l'attaque athénienne sur Pylos[67]. L'excès de confiance d'Athènes la pousse ensuite à s'engager sur un nouveau front sans avoir assuré ses arrières et, de plus, pour combattre la cité démocratique de Syracuse, ce qui affaiblit son message idéologique de lutte contre les oligarchies[236]. Des révoltes éclatent aussi à Toronè et à Mendè, cette dernière étant rapidement reconquise par Athènes à la faveur du départ de Brasidas, parti rejoindre Perdiccas pour une nouvelle campagne contre les Lyncestes. Au XIXe siècle, l'œuvre de George Grote en douze volumes sur l'Antiquité grecque permet de remettre en question de nombreuses idées reçues et donne naissance à plusieurs autres ouvrages sur la période. À Samos, un coup d'État oligarque échoue, et les soldats athéniens élisent Thrasybule et Thrasylle pour les commander et s'opposer aux Quatre-Cents[181]. Une trêve d'un an est conclue en mars 423 mais Brasidas ne la respecte pas en apportant son aide à la cité de Skionè révoltée contre Athènes[116]. Sparte parvient à s'emparer du fort de Pylos pendant l'hiver 410-409 mais, quelques mois plus tard, l'invasion de la Sicile par les Carthaginois pousse Syracuse à retirer son soutien naval aux Spartiates[192]. Malgré une victoire navale mineure au large de Symi, les Lacédémoniens évitent soigneusement tout engagement important, laissant ainsi le contrôle de la mer à leurs adversaires[176]. Lors de cette dernière, c'est l'intervention d'Alcibiade avec dix-huit navires en plein milieu de la bataille qui permet la victoire athénienne et la capture de trente navires adverses[189].