L’épreuve du deuil personnel confirme l’idée de cette irruption de la mort dans la vie et dans l’écriture. Le titre du livre VI, Au bord de l’infini, reprend sous toutes leurs formes les révoltes originelles pour aboutir in extremis, dans « À celle qui est restée en France », à l’opposition fondamentale qui implicitement portera toute la suite de l’œuvre. Les deux livres suivants sont à l’évidence ceux du deuil plus large que représente l’exil : deuil politique et social, expérience d’une mort au monde des vivants et à l’action directe parmi ceux-ci, expérience finale du doute, de l’interrogation métaphysique, et l’évolution d’une poétique que cela suppose. La strophe VIII, ajoutée, on le sait, in extremis, reste cependant énigmatique. Victor Hugo le fait éditer en 1856 alors qu’il se trouve en exil dans les îles anglo-normandes (depuis le début de 1852). Les Contemplations est un recueil composé de 158 poèmes. Du fond de cette solitude tragique qu’impose la proscription, l’opposition prend alors tout son sens. 14:10 « Les Contemplations » de Victor Hugo A Villequier. Ajoutons que la colère politique du poète accuse le crime du pouvoir et ses répercussions multiples dont la principale est la misère où est enfermé comme définitivement le peuple. Il inclut, cependant, une réflexion sur le rapport entre cette « destinée » et l’évolution politique et poétique de l’énonciateur, poétique où le « moi » de Châtiments est fortement interrogé. sont en effet, plus longs, en particulier dans le livre 6. « Voyage de nuit » (VI, 19) reprend les éléments du doute négatif : Nous appelons science un tâtonnement sombre […] Le crime avec la loi, morne et mélancolique, Lutte ; le poignard parle et l’échafaud réplique […] Tout est brume ; 40Mais « l’azur » surgit à la fin, et c’est vers lui qu‘est emporté le navire humain. , en conséquence, La réponse au « Pourquoi ? La Révolution française de 1789 a créé un torrent d'idéaux romantiques dans toute l'Europe. C’est le trentième poème des Luttes et les rêves, qui dans le déroulement pseudo-biographique du livre est consacré à la découverte du monde des hommes où s’introduit le mal, qu’ignoraient la nature et l’amour dans les deux premiers livres. Entre les deux livres, l’expérience de la mort réelle et symbolique est passée. Les deux premières références sont à Caton, se perçant de son épée et à Dante, l’exilé. Il s’agit des « Malheureux » (V, 26), écrit en septembre 1855, placé consciemment à la fin du livre V, En Marche, où c’est plus directement le malheur familial et social propre à l’exil qui est en cause. Inversement, ses persécuteurs dont le pouvoir est fait de triomphe et de jouissance sont d’avance inexorablement condamnés à la malédiction divine. Mais la censure quexerce Charles X sur la presse comme sur les œuvres littéraires le fait évoluer vers le … Le poème des « Mages » est situé à la fin d’Au bord de l’infini, livre de l’exil encore, mais placé sous le signe de l’interrogation métaphysique qui sous-tend la vie tourmentée du proscrit. Il se rallie à la monarchie de Juillet, mise en « Magnitudo parvi », daté fictivement de 1839, se situe à l’extrémité du livre III. Mais si Châtiments a bien pour objet essentiel l’histoire contemporaine, satire patronnée par la « Muse Indignation » de Juvénal, le recueil inclut une double réflexion sur la force du Verbe et le caractère performatif des coups qu’il porte ainsi que sur l’histoire de l’auteur et son évolution historique qui est le sujet de plusieurs poèmes. L’ère advenue de l’idée, née de la Révolution politique, force à prendre parti dans le monde des lettres et réfute une poétique et une éthique socio-politique appartenant à des temps dépassés. 2 Voir les éditions de Ludmilla Wurst qui insiste sur cette unité originelle, de Pierre Laforgue qui précise l’origine plus lointaine et circonstanciée de cette genèse et bien sûr de Jean Gaudon (Ludmilla Wurst, Poche classique, 2002 ; Pierre Laforgue, GF Flammarion, 1995 ; Jean Gaudon, Victor Hugo, Œuvres complètes, éd. Il y accède par le biais d’une ascèse faite de solitude absolue, de dénuement, de tension pour « sonder11 » la nature qui l’entoure : Et dépassant la créature,Montant toujours, toujours accru,Il regarde tant la nature,Que la nature a disparu ! Son abattement politique n’est pas encore oppositionnel. - Contexte historique : Il la peint durant la période de ségrégation raciale aux. En revanche, le pâtre, dont le feu est aperçu au loin, parvient, lui, à franchir la limite de ce qu’atteint « notre âme humble et lasse ». 19 On comparera en particulier ce poème à « On loge à la nuit », Châtiments, IV, 13. Court, mais grand poème de l’exil dans son acceptation : solitude du « naufragé », paysage de l’abîme, mer et cieux, nuages noirs, ouragans, opprobre de la société, l’insulte ou les messages apeurés d’anciens amis, l’horizon : mort et infini. Cette révolution dans la langue et le style permet alors d’énoncer le bien-fondé d’une poétique neuve, rejoignant l’ordre de la Création : Quand, aux jours où la terre entr’ouvrait sa corolle,Le premier homme dit la première parole, Le mot né de sa lèvre, et que tout entendit,Rencontra dans les cieux la lumière, et lui dit :« Ma sœur !Envole- toi ! Le poète se définit alors comme un passant méditant sur « le fond de la souffrance humaine ». [...], noyée dans la Seine, au large de Villequier, lorsqu'il prétend réformer la Constitution, Ecrit sur un exemplaire de la 'Divina Commedia', 26 poèmes + un poème Il s’agit de vaincre l’histoire douloureuse, qui enraie le mouvement du progrès collectif et tente d’assourdir la voix du poète. La suite du livre III revient sur le même constat, mais joue directement de la scène isolée et de l’image symbolique. "l'existence humaine sortant de Contexte historique et social. Cet immense poème de 672 vers est une vaste interrogation sur la mort et l’éventualité de l’infini. Les divers importante dans la seconde partie que dans la première ; les poèmes, », échappe au crime qui régit la société. 31D’autres poèmes de la misère, comme en III, 11, « ? 26 Retrait qui s’oppose à l’accomplissement : le dévoile... 43Cette ultime mort au monde qui passe par l’« évanouissement » de l’œuvre semble mettre un terme au long renoncement imposé par l’exil, à la fois acceptation, sacrifice du « moi » terrestre, et accès glorieux de l’âme à la confusion avec la nature. 9Le contexte révolutionnaire est présent dès les premières visites du « marquis » : la Révolution n’effraie pas ce dernier : « Vous marchiez sur le peuple à pas légers – et lourds ». La mort s’y confond avec la vie et celle-ci n’est plus qu’interrogation des « masques », lieu du doute et de l’espoir alternés. Reste qu’il précède la deuxième partie Aujourd’hui, celle de l’expérience de la mort et de l’exil. Elle est d’abord un hymne à la paix retrouvée après l’épreuve, « Gethsémani » de l’exilé dont la « solitude » s’achève en « plénitude ». Parmi ce peuple d’opprimés, dont la politique impériale augmente la détresse, Hugo, jouant de l’identification, ne manque pas de faire une large place à l’homme de génie dont la vocation est précisément d’amoindrir les misères et de faire advenir le progrès. Auparavant, le doute annoncé dès la deuxième strophe (« Mon esprit, qui du doute a senti la piqûre ») sur ce qui attend l’homme condamné à mourir est partout. 12 Le mot est pris dans son sens étymologique. Les Contemplations reflètent aussi les préoccupations politiques de Hugo homme d'action. Ainsi dans « Horror » (VI, 16) : Oui, le penseur en vain, dans ses essors funèbres,Heurte son âme d’ombre au plafond des ténèbres ;Il tombe, il meurt ; son temps est court ;Et nous n’entendons rien dans la nuit qu’il nous lègue,Que ce que dit tout bas la création bègueÀ l’oreille du tombeau sourd. 21 « Écrit sur un exemplaire de la Divina Commedia », II... 29Ici encore, le souci d’une chronologie interne au recueil, que traduit la datation fictive, est particulièrement sensible dans le grand poème « Melancholia », écrit encore sur ce modèle discursif que Hugo réserve à l’énoncé de vérités essentielles, selon un mode historique, narratif ou descriptif qui se plie à la composition poétique. À la question « Pourquoi ? Le poème est adressé aux enfants du poète qui partagent son sort, l’épreuve, avec la lutte qu’elle suppose. Le recueil des Contemplations se présente d’abord comme très éloigné du pamphlet satirique, tant du point de vue de l’énoncé, « une destinée est écrite là jour à jour », que de l’énonciation effaçant largement la part « personnelle » de la voix poétique, « ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne ». « Ce que dit la bouche d’ombre », long poème discursif qui, avec la caution implicite de la révélation des Tables, propose une eschatologie ésotérique confirmant au plan métaphysique le principe du crime portant en lui, morale et physique confondus, son propre châtiment. Dans « Autrefois », la connaissance du monde provoquait un renoncement à la « poésie-monarchie7 » et une adaptation poétique et historique aux temps présents, à la reconnaissance d’une révolution dans les deux domaines : la politique et le langage. Profil d'une oeuvre, Hatier n° 76, "Les Contemplations" de Victor Hugo, de Pol Gaillard et Arnaud Laster, 4,50 €, des clés indispensables pour lire l'oeuvre (Le contexte historique, la structure du recueil, et l'étude des problématiques essentielles (Libération du vers et du mot, le désir et l'amour, l'épreuve du deuil, la dénonciation des injustices). D’autant plus que la conclusion, pour positive qu’elle soit, n’est pas le pur franchissement de la contradiction. Il fait finalement se rejoindre tous les proscrits persécutés, humiliés, du plus humble au Mage-poète. Ils répondent à l’exilé, au proscrit condamné au « noir cromlech16 » et à sa nuit. A propos du livre Peu d'oeuvres poétiques se réfèrent plus ouvertement à leur contexte historique et biographique que celle-ci. Pauca Meae est le Livre IV de l'ouvrage Les Contemplations écrit par Victor Hugo en 1856 composé de 158 poèmes en 6 livres. Le « templum » latin était la projection architecturale sur la terre de l’espace où s’observaient les présages, délimité par les augures. Le poème est composé en 6 parties et suivi de « Écrit en 1855 » qui va introduire de façon explicite la double histoire poétique d’une part, politique et sociale d’autre part, de l’exil. Bientôt l’histoire du siècle se précipite, révolution de 1848, mais surtout pour Hugo triomphe du « drôle en chef », passage à l’opposition politique, révolte et exil27. 11 « Sondant l’être, la loi fatale, / L’amour, la mort, ... 15Les « hommes des villes » savent qu’ils ne peuvent atteindre un au-delà de ces « masques » du réel. Avant le redressement qui surgit en leur terme, les figures, témoignant de cette poésie nouvelle évoquée par « Ô strophe du poète… » (V, 25), se confondent avec l’expérience de l’exil : la tempête, l’ouragan, la foudre, le gouffre, le naufragé. L’ « Évanouissement » apparaît comme la fin attendue, avant que la dernière section n’apporte, au vers 643, le retournement : « Le mot, c’est Dieu ». Présent au chaos des mondes, « le contemplateur triste et meurtri, mais serein » ne se reconnaît plus dans l’« évanouissement » de son œuvre et de l’individualité qui y est attachée. Pair de France depuis 1843, maire du VIIIe arrondissement de Paris, député à la Constituante en 1848, il soutient Louis-Napoléon Bonaparte avant de devenir son plus farouche opposant, et de s'exiler en Belgique puis en Angleterre jusqu'à la chute du second Empire en 1 Contexte historique immédiat: Après la proclamation officielle du. Le baroque et le symbolisme sont des courants littéraires. 25 Les deux poèmes sont écrits successivement, « Dolor »... 39D’autres poèmes, enfin, ouvrent à un retournement radical. Mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1834. L’évolution sensible de la poétique de l’exil est cette fois conséquence imposée, tout autant que concomitance. Comme si les accusations directes et nominales s’étaient plutôt déversées dans Châtiments. Ils marquent don Le poème dont la majeure partie est écrite en janvier-février 18558, joue un rôle essentiel dans la définition du terme de contemplation dont le principe est ancien chez Hugo9, mais dont la précise acception est ici déterminante pour la compréhension de la poétique des deux derniers livres. Séance 1 : : Introduction (2 heures) présentation de Victor Hugo sa vie ; le contexte historique et littéraire de son œuvre (Cette séance peut se dérouler, en … Viennent ensuite la jeunesse brisée par le travail, l’animal trop chargé, fouetté par le charretier, l’avocat véreux ; puis le gueux, ancien soldat, face au millionnaire respecté dont la guerre fit la fortune. Publiées en 1856, Les Contemplations portent la marque d’un double deuil : la perte de la fille du poète, Léopoldine, et la mort symbolique que représente l’exil. L’auteur et le contexte historique et culturel des Contemplations 13 fondé en 1818, dont l’auteur des Mémoires d’outre-tombe, très proche de ce courant plus royaliste que le roi, était l’un des rédacteurs en chef. sois éternelle ! », rejoignent ceux de la « contemplation », incluant l’accès à une lumière finale qui, comme dans Les Malheureux (V, 26), désigne le retournement qui donnera finalement une signification à ce dérèglement que le mal opère dans la vie de la communauté humaine : Des cités d’où s’en vont, en se tordant les brasLa charité, la paix, la foi, sœurs vénérables ;L’orgueil chez les puissants et chez les misérables ;La haine au cœur de tous23 ; 32Le tableau général de la misère et du malheur qui frappent inexorablement l’humanité appelle une forme de réponse à l’interrogation énigmatique posée par le titre « ? Leur répondent dans Les Contemplations, « Réponse à un acte d’accusation / Suite », « Veni, vidi, vixi », « Écrit en 1846 / Écrit en 1855 ». En particulier, et immédiatement repérables, les longs poèmes Dominique Vaugeois2016-09-20T13:41:00XXnarratifs, écrits en 1854 et 1855, « Réponse à un acte d’accusation » (I, 7) / « Quelques mots à un autre » (I, 26) sont datés fictivement de 1834 ; et à l’autre extrémité du recueil au livre V, « Écrit en 1846 » (V, 3) et « Écrit en 1855 » ( V, 3) affichent une datation fausse dans leur titre même. 24 L’image est reprise dans « Le Satyre » de la première... 37L’essor de la connaissance se heurte cette fois à un mur, ou plus exactement à ce « plafond » qui s’ouvrait au pâtre et que perceront plus loin les Mages. Le paysage s’identifie à la vie spirituelle de ce dernier : « Mon esprit ressemble à cette île, / Et mon sort à cet océan ». Mais, face à l’objection que la certitude de la gloire peut expliquer cette grandeur, on passe des individualités d’exception à une véritable philosophie du malheur du juste, à la condition même de l’exilé : « C’est chute, abaissement, misère extérieure / Acceptés pour garder la grandeur du dedans ». ; Politique de confidentialité L’infini, et le bien-fondé de la contemplation, on l’a vu, triomphent dans la chronologie des poèmes successifs. 3 La Préface précise, on le sait, la fusion entre auteur et lecteur, mais celle-ci reste de « deux individualités » : « Ce livre contient, nous le répétons, autant l’individualité du lecteur que celle de l’auteur ». La misère sociale « historique », relais de la misère morale et philosophique de l’exilé. Son dépassement est aussi une victoire personnelle et politique. Nous avons, dans le même complot,Mis l’esprit, pauvre diable, et le mot, pauvre hère ;Nous avons déchiré le capuchon, la haire,Le froc, dont on couvrait l’Idée aux yeux divins6. Le recueil est également divisé en deux grandes parties : Autrefois et Aujourd'hui. et, sans ton sourire, que ferai-je du matin ? Il annonce le lien entre la « Grandeur du petit » et « Les Mages », poème situé à la fin du recueil avant la révélation de la « Bouche d’ombre ». Il est remarquable qu’aucune accusation directe de la condamnation de 1851 et de ses responsables ne soit évoquée et que l’exil politique apparaisse comme un fait acquis. La pénalité enfin qui accable le pauvre et dont le riche est responsable, l’échafaud pour l’opprimé avant qu’il ne se retourne contre l’oppresseur. bois profonds ! Le drame de la proscription ne se révèle qu’à travers le vaste mouvement de l’histoire et à travers l’affirmation d’une poétique, en étroite corrélation avec la mort morale, affective, sociale et finalement métaphysique. 10 À Hetzel, le 12 juillet 1855 : « Je recommande à votre attention fraternelle et paternelle d’abord tout, puis très particulièrement la grosse pièce qui finit (Magnitudo parvi) et qui marque le passage d’un volume à l’autre, du bleu clair au bleu sombre. prendre en charge 10À la découverte de la nature « Prodigieux poème » et de l’homme « autre alphabet » où le mal apparaît, a succédé la lecture de l’histoire et l’intelligence des Révolutions « monstrueuses marées, / Océans faits des pleurs de tout le genre humain ». Peu d'oeuvres poétiques se réfèrent plus ouvertement à leur contexte historique et biographique que celle-ci. La seconde partie détache, dès après le deuxième poème, la date de la mort de Léopoldine, isolée sur la page, faisant du livre IV le livre du deuil de l’enfant. note dans la distribution des pièces (89 poèmes dans la première partie Il y a là un sacrifice individuel et l’affirmation, au-delà du doute, d’une vérité à chercher dans ce chaos, obstinéme. plane ! Mais cela, après l’expérience d’un exil qui n’est plus qu’enfermement dans un cachot ou une tombe au plafond définitivement scellé. C’est pourquoi sa place, sa longueur et sa composition strophique exceptionnelles permettent de dire qu’il est transitionnel sur le plan philosophique aussi bien que poétique, aboutissement des poèmes de la première partie et ouverture sur ceux de la mort et de l’exil dont il va être la clé, forme et sens confondus10. 11« Écrit en 1855 » fait fictivement franchir l’espace de neuf ans qui sépare le « libéral » de 1846 du proscrit politique, « post-scriptum » au message envoyé au Marquis dont la mort probable ne le sépare guère de l’état de mort-vivant où se trouve désormais l’exilé. L’accusation apparaît avec la deuxième partie, elle est politique : l’innocent enfant est devenu « libéral », « jacobin ». C’est l’ascèse de leur très laborieuse démarche concrète, intellectuelle et spirituelle, qui les fait extraire, comme l’a bien montré Jacques Seebacher17, le Dieu de la création : Ils tirent de la créatureDieu par l’esprit et le scalpel ;Le grand caché de la natureVient hors de l’antre à leur appel ;À leur voix, l’ombre symboliqueParle, le mystère s’explique, […]18. Pour le proscrit, relégué, exclu, insulté, il est une voie d’accès à la vérité et à la paix. –. Il faut attendre les affaires de Rome en octobre 1849 pour que la rupture avec la droite soit consommée. Les contemplations: Édition Intégrale (French Edition) y más de 950,000 libros están disponibles para Amazon Kindle. Sa solitude est « désert », « grèves blêmes », ses rêves, ses visions apparaissent « Du bord des sinistres ravines », ses songes de la « brume hagarde » (« À celle qui est voilée », VI, 15). Deuxième volume : aujourd’hui, flagellation de tous les drôles et du drôle en chef1 ». Connu dabord comme le chef de fil des romantiques, il reste fidèle à ses idéaux royalistes jusquau milieu de la Restauration. Paix, endormissement s’étendent sur la terre, les mers, la nature, les êtres, l’univers. « Dolor » (VI, 17), placé à la suite d’« Horror »25, transforme la douleur en expiation et exalte « les grands sacrifiés rêveurs ». Le poème  « Ô strophe du poète, autrefois, dans les fleurs » (V, 25,) décrit cet arrachement forcé que l’exilé a fait subir à une poésie autrefois en symbiose avec sa propre découverte de la nature, de l’amour, des hommes, pour que désormais le poète la contraigne, « Proserpine sinistre », à partager la prison du « sévère habitant de la blême caverne ». Dramaturge, romancier, poète, Victor Hugo est devenu un monstre sacré de la littérature française. asiles ! »). Au cours du XIXe siècle son insatiable activité littéraire se fait de plus en plus lécho de son engagement politique. La diatribe est marquée, en V, 3, de façon plus personnelle : elle est adressée à un vieil ami de sa mère qui va mêler son reproche à celui, posthume, qu’elle serait censée lui faire. Les Contemplations comme œuvre du deuil Les Contemplations sont surtout un recueil de la nostalgie et en particulier du souvenir de Léopoldine , la fille du poète, qui meurt noyée dans la Seine avec son mari le 4 septembre 1843 , dont Hugo apprend la mort par hasard dans la presse le 9 septembre 1843 à Rochefort, alors qu'il revient d'un voyage en Espagne avec Juliette Drouet. Classiques de Poche, éd.Livre de Poche Octobre 1853. 38À ces poèmes du doute absolu s’entremêlent des poèmes qui laissent entrevoir une lueur d’espérance finale. 22L’« exil » (ou la mort symbolique) du pâtre ou celui du Mage, l’un dans l’extrême humilité de sa solitude et de son dénuement, l’autre dans la densité du travail de haute science ou de poésie, restent le fait d’êtres exceptionnels qui ne peuvent être qu’exemples ou intermédiaires. Photographie 28Les poèmes que l’on peut dire de la misère sociale, de l’isolement du misérable à l’intérieur d’une société qui le rejette, traversent le recueil et d’abord le troisième livre, Les Luttes et les rêves, qui marque l’accès à la connaissance de la société avec tout ce qu’elle suppose d’intrusion du mal dans un monde jusque-là observé dans la nature et au prisme de l’amour. Dans « Les Mages », au contraire, le mot est le dernier du poème, et semble correspondre à l’accomplissement de la contemplation, précédant l’énigme de « L’extase de la mort sacrée » : En attendant l’heure dorée,L’extase de la mort sacrée,Loin de nous, troupeaux soucieux,Loin des lois que nous établîmes,Allez goûter, vivants sublimes,L’évanouissement des cieux ! Dans le livre des Contemplations, Victor Hugo tient ses yeux et son esprit attachés sur lui-même. Entre 1840 et 1856, il a été fort occupé, il est vrai, et de plus en plus, par ses engagements politiques. Le deuil de l’enfant et celui du monde sont au centre des livres IV et V, tandis que le livre VI pose de façon plus radicale la question de la connaissance. ... paru en 1856 dans le recueil Les Contemplations - contexte historique : Durant les successions de régimes politiques, la révolution industrielles et les bouleversement sociaux. Contexte artistique et historique au XIX e siècle Les bouleversements sociaux et humains-Exode rural-Travail dans de nouveaux secteurs d’activités-Conditions de travail difficiles La révolution industrielle-Innovations technologiques -Nouvelles cultures -Recours aux engrais Le réalisme … La pléiade Fiche bac Le contexte historique du XVIème siècle : Les convictions de la pléiade - Le principe de l'imitation a son importance - Réhabilitation de la langue française 7« Quelques mots à un autre », en I, 26, daté fictivement de novembre 1834, sert de relais à cette « Réponse » et annonce « Écrit en 1846 » qui, placé au livre V, fut écrit à sa suite et antidaté pour les mêmes raisons de composition biographique.