6Quelle est la portée et le sens de l’usage de ce concept? L’approche choisie peut permettre des dénonciations d’unilatéralisme par la suite. Voir Boris J. Brummans, Linda L. Putnam, Barbara Gray et al. 1  Rappelons pour les fins de la réflexion une citation célèbre : « Considérer les effets, pouvant être conçus comme ayant des incidences (bearings) pratiques, que nous concevons qu’a l’objet de notre conception. Gilles Paquet, Gouvernance mode d’emploi, Montréal, Liber, 2009. Montréal, Liber, 2004; voir aussi G. Paquet, Gouvernance, mode d’emploi. La TAG étant considérée comme la racine de cette nouvelle conception de la gouvernance, nous l'analysons avant d'évoquer les implications de la TGP. D’une part il y a l’idéal de participation et de débat public élargi, dans la lignée d’Habermas. Pour plus de détails sur ce type de problématique, on peut consulter, entre bien des ouvrages, Emmanuelle  Danblon, La fonction persuasive.Anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité. Théories de la firme et des organisations UV GE20 2 1- Introduction (1/2) ... 2-2 Les approches par la gouvernance : la TCT Les origines et l’émergence d’une théorie des ... Différents développements théoriques dont la théorie des coûts de transaction (O.E. Montréal, Liber, 2009. incitations (TI), la théorie des contrats incomplets (TCI) et la théorie des coûts de transactions (TCT), qui fournissent des éclaircissements sur le concept de gouvernance d’un système. Maintenant il nous faut apprendre que la décision ne se produit pas en un seul lieu et en un seul centre, mais dans plusieurs, et que tous ceux-ci ont leur importance. «Meilleures pratiques» de gouvernance, théorie de la firme et modèles de création de valeur: Une appréciation critique des codes de bonne conduite January 2004 Source Un concept et ses applications. Ce concept fait appel à une pluralité d’acteurs et de dimensions, il est donc susceptibles d’interprétations fort diverses, selon qu’on en confie l’interprétation à tels ou tels. en fonction de son degré de spécificité. Governance d'entreprise et théorie de la firme. Nous avons plutôt intérêt à mieux réfléchir sur l’effet que ces concepts peuvent avoir dans la pratique pour en cerner les ressources et aussi les limites, quitte à les revoir en cours de route ou ultérieurement. Cambridge, Polity, 2009, p. 69 et suivantes. Manifestement, la notion de gouvernance a pour effet de mobiliser les acteurs sur le terrain et produit tout de même des résultats, des prises en charge ont eu lieu. 85-110. On voit tout de suite que dans le cas de la gouvernance environnementale, la chose se complique puisque les référents de base ne sont pas uniquement des organisations, mais des territoires, déjà couverts par une pluralité d’organisations sur le terrain. Ottawa, University of Ottawa Press, 2009. Ces interprétations, tout comme les attributions de valeurs, sont mobilisées par certains acteurs. ), Éthique appliquée, éthique engagée. En effet s’il fallait attendre le consensus de toutes les parties en jeu, rien ne se ferait. P... Certes, le travail sur la gouvernance dans le chantier des questions environnementales semble bien amorcé et il ne peut que prendre de l’ampleur dans les années à venir. Réflexions sur une notion. Leur rôle sort légèrement renforcé dans le contexte de la nouvelle Loi.17 De plus, dans le contexte fédéral canadien, la navigation et le fleuve St-Laurent sont de juridiction fédérale, ainsi que la pêche. L’objectif est de réduire les pertes d’efficienc e Quel que soit le rôle des théories explicites, la compréhension  que nous avons de la gouvernance aura un effet sur les prises de décision concrètes. 22  Sur ce dernier point, il est possible de consulter Sissela Bok, Secrets. 3- Quelles sont les frontières de l’entreprise ? M.Houssel (2003), La tarification à la pathologie en soins de suite et de réadaptation, Mémoire ENSP le lien. La seconde partie, empirique, 16  Voir leur site,  http://www.robvq.qc.ca/organismes.php?id=-2. Pluralité de discours et enjeux éthiques, Figures et importance de l’« expertise environnementale » dans la presse écrite, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, La gouvernance : plusieurs théories ou plusieurs accents, La gouvernance dans des discours et des pratiques, http://www.robvq.qc.ca/organismes.php?id=-2, http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/redecoupage/inter.htm, Pour une éthique de l’environnement inspirée par le pragmatisme : l’exemple du développement durable, La transdisciplinarité considérée en général et en sciences de l’environnement, Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, Catalogue des 552 revues. Roland Pérez, agrégé de sciences économiques et de gestion, est professeur émérite à l’université de Montpellier.Il travaille sur les stratégies industrielles et financières et les questions sociétables de management et de gouvernance. Au-delà de l'interrogation première sur la nature de la firme, une théorie de la firme doit répondre à deux grandes catégories de questions.Elles sont soit internes et portent sur l'architecture et le fonctionnement de l'entreprise, soit externes et concernent la place et le rôle de l'entreprise dans l'organisation économique et sociale. Après les apports de Coase et Williamson sur la nature de la firme, la Théorie Positive de l'Agence a pu être appréhendée comme une reformulation des théories néoclassiques traditionnelles. New York, Vintage Books, 1989. Les acteurs économiques, qui ont certes un rôle majeur à jouer et que nous voudrions plus impliqués dans les discussions et dans l’action, peuvent être mobilisés d’une certaine façon par le recours à la gouvernance. Mots-clés: Gouvernance d'entreprise, théorie de la firme, théorie des coûts de transaction, incomplétude contractuelle, approche cognitive, conseil d'administration. Trois approches contractuelles différentes sont présentées dans cette première partie : la théorie des coûts de transaction, la théorie des incitations (ou théorie de l'agence) et la théorie des contrats incomplets. 21Il y a aussi l’enjeu de publiciser ou non certains aspects des questions. Boston, Pitman, 1984. Ceci est lié aussi à notre vision des choses, à notre compréhension de la vie en société et de l’organisation, de l’espèce humaine et du monde bio-géo-physique dans lequel nous vivons. Chicago, University of Chicago Press, 1939. Charles S. Peirce, Œuvres philosophiques v. 1, Paris, Cerf, 2002. De plus, souvent la théorie de la gouvernance est liée ou fusionnée avec la théorie des stakeholders ou parties prenantes.5 Encore là, il faut distinguer ce qui dans la pratique des discours est souvent unifié, peut-être un peu rapidement. 23Et dans certains cas, de telles prises de position souvent implicites peuvent venir grandement ralentir ou même neutraliser les processus de décision. Toutefois, il est possible d’avoir une approche de la gouvernance permettant une clarification plus élevée des rôles, mais alors il faut sans doute renforcer le caractère délibératif et organisationnel de la communication requise entre les participants, et non pas la prendre pour acquise sans avoir à la construire. 9Une fois qu’on a donné ces définitions, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Remarquons-le toutefois, le concept en version numéro 1 peut bien sûr se combiner dans la pratique avec le concept version numéro 2 : il y a alors recoupement de notions entre lesquelles il n’y a pas de cloisons étanches. Nous pourrions poser la question de savoir s’il faut chercher à s’entendre sur des appellations et des définitions au sens plus restreint, ce serait la solution d’une terminologie plus précise ou plus étroite. Reberioux Antoine. Entre ces deux extrêmes, bien des nuances sont possibles. Pour cet économiste né en 1927, toute transaction économique engendre des coûts préalables à leur réalisation. Québec, Éditions multimondes, 2008, où le projet de loi qui a mené à la loi de 2009 est discuté par plusieurs experts en droit. Un des problèmes assez évidents qui vient avec le concept de gouvernance, c’est le fait que les attributions de responsabilités peuvent ne pas être très claires, et de là peuvent suivre des flottements, hésitations, actions contradictoires de plusieurs acteurs. Ailleurs, définissant le pragmaticisme, il parlera de l’incidence des concepts dans la vie comme livrant leur signification. 5  Robert E. Freeman, Strategic Manoeuvering: A Stakeholder Approach.Boston, Pitman, 1984. Paris, Seuil, 2001. 4  Nous devons ici faire appel à un domaine bien particulier des études en sciences humaines, qui se trouve lui-même à l’interface de plusieurs disciplines, philosophie et sciences de la communication notamment. Il faut aussi nous demander, en plus de la question des effets de sens qui sont produits par l’usage de la gouvernance, quels sont les enjeux éthiques sous-jacents qui sont soulevés par de tels usages. On the Ethics of Concealment and Revelation. B. Coriat, O. Weinstein (2010), Les théories de la firme entre « contrats » et « compétences », Revue d’économie industrielle, n° 129. le lien. Alors, notre conception de ces effets constitue la totalité de notre conception de l’objet »,  Charles S. Peirce, « Comment rendre nos idées claires? Emmanuelle  Danblon, La fonction persuasive.Anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité. Michel Callon, Pierre Lacoumes, Yannick Barthe, Agir dans un monde incertain. 14  Voir ainsi Guy Hermet, « La gouvernance serait-elle le nom de l’après-démocratie? Au contraire, il nous faut réfléchir d’emblée et davantage en termes des usages que nous faisons de nos concepts, et pas seulement rechercher des modèles théoriques en quelque sorte purs qui ne rencontreront presque aucun usage dans la pratique. "«Meilleures pratiques» de gouvernance, théorie de la firme et modèles de création de valeur: Une appréciation critique des codes de bonne conduite," Working Papers CREGO 1040401, Université de Bourgogne - CREGO EA7317 Centre de recherches en gestion des organisations. 20  Michel Callon, Pierre Lacoumes, Yannick Barthe, Agir dans un monde incertain. 14Les uns veulent minimiser le rôle de l’État pour faire valoir les acteurs de la société civile; les autres minimisent également le rôle de l’État, mais pour encourager le développement du secteur privé, notamment en se réclamant des avantages des régimes à propriété pour la gestion de ce qu’on appelle en anglais les CPR ou Common Pool Resources; les autres enfin plaident pour un rôle pro-actif de l’État qui se serait trop retiré dans la foulée de la Troisième voie britannique elle-même marquée plus qu’on a voulu le dire par les années Thatcher. Communication Monographs 75: 1, 25-51. Mais d’autre part il y a aussi un certain besoin de secret communicationnel réclamé par des investisseurs ou des décideurs qui ne veulent pas voir déraper un processus avant même son démarrage, tablant sur la résistance principielle de certains acteurs.22. Catherine Choquette et Alain Létourneau (dir. Car en effet étant donné la pluralité d’éléments présents (ramenons-les, pour les fins de la discussion, à une simple triade : le privé, l’étatique et la société civile), et comme notre définition pose qu’il n’y a pas véritablement de hiérarchie entre ces trois plans, du moins si nous maintenons la précision fournie par Stoker, il s’en suit que des dominantes soient prévisibles selon une pluralité d’écoles et que l’une ou l’autre approche mette en fait l’accent sur l’une ou l’autre des composantes. 104, 4e trimestre 2003. pp. i, la structure de gouvernance la plus appropriée à la transaction requise (activité productive, financement, etc.) ), Éthique appliquée, éthique engagée. La théorie de l'agence ou des mandats correspond donc à une tentative de mise en parallèle de la théorie financière et de la théorie des organisations. L’usage des termes n’est pas neutre et détaché d’éléments qui relèvent d’une éthique plus ou moins réfléchie et plus ou moins consciente. Il y a une double souplesse des concepts. 17La gouvernance permet aujourd’hui bon nombre de discours et de pratiques; voir notamment le chantier de l’eau depuis une quinzaine d’années au Québec, autour de la Gestion intégrée par bassin versants. C’est le pouvoir en réseau, distribué comme l’est l’information. Mots clés : concept de gouvernance, théorie de l’agence, l’économie des contrats. 9  Anthony Giddens, The Politics of Climate Change. La théorie de la firme occupe de nombreux travaux en économie et gestion. « Pantin abstrait » de Machlup : Objectif des néo n’est pas de proposer une conception réaliste de la firme mais d’analyser l’allocation des ressources et la formation des prix dans le cadre de l’équilibre général. Par exemple, on s’est demandé au Québec, à l’automne 2008, jusqu’à quel point cette institution nationale d’épargne et de préparation des retraites qu’est la Caisse de dépôt et de placement a eu une bonne gouvernance, et comment faire pour éviter des dérives comme celles qui ont été constatées (investissements dans des placements à haut risques, papiers commerciaux, échanges financiers (swaps) et autres). L’inlassable quête du pluralisme limité », dans Guy Hermet, Ali Kazancigil et Jean-François Prud’homme, La gouvernance. 8  G. Paquet, Gouvernance mode d’emploi, Montréal, Liber, 2009, p. 46. Appliquée à la question de la répartition du pouvoir dans l'entreprise {i.e. Les questions posées sont alors celles de la responsabilité sociale de l'entreprise et de la nature des liens qui unissent la direction aux actionnaires. Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contact – Mentions légales & crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, La gouvernance à l'épreuve des enjeux environnementaux et des exigences démocratiques, Les théories de la gouvernance. Isabelle ALLEMAND a reçu le prix de la Recherche en gouvernance 2009 pour sa thèse en Sciences de Gestion, soutenue le 13 juin 2008 ur le thème «Contribution à la théorie de la gouvernance : le marché des dirigeants, mécanisme particulier de gouvernance des entreprises» à l’Université de Bourgogne sous la direction du Pr. 20Se cache donc ici un élément de ce que John Dewey, l’un des trois principaux fondateurs du pragmatisme philosophique, appelait la valuation ou le prizing c'est-à-dire l’attribution de valeur.19 Selon l’attribution de valeur effectuée à l’intérieur de l’ensemble d’éléments concernés, nous risquons de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. A Plea for Experimentalism. 19  John Dewey, Theory of Valuation. Ce sont néanmoins deux niveaux d’interrogation bien distincts. Robert E. Freeman, Strategic Manoeuvering: A Stakeholder Approach. Les dirigeants, considérés comme les agents de ces derniers, ont pour objectif unique de maximiser le retour sur fonds propres. Nous sommes habitués à penser en fonction d’un seul centre de décision, que ce soit l’État ou l’entreprise. 17  Pour plus de détails, voir C. Choquette et A. Létourneau, Vers une gouvernance de l’eau au Québec. Les polarités nous renvoient tantôt au modèle du forum démocratique, tantôt au modèle du marché, et la place de l’État de droit est repensée comme un rôle d’animateur, de catalyseur, etc. 6  Gilles Paquet, Pathologies de la gouvernance. Dans cet esprit, la gouvernance des entreprises repose sur l’idée selon laquelle, il est important de mettre en place un système susceptible de minimiser les conflits entre le principal et l’agent pour maximiser la création de richesse de la firme. Néanmoins, avec cette liste d’éléments distincts les uns les autres nous n’avons pas encore épuisé la pluralité de sens recelée dans ce concept,  ni entrés véritablement dans les problèmes de la théorie de la gouvernance. Comme le disait Gilles Paquet dans sa célèbre définition, la gouvernance c’est « la coordination efficace quand pouvoir, ressources et information sont vastement distribués ».6 Dans sa définition,  Gerry Stoker semble placer un accent particulier sur l’absence de règles centrales: “Governance is about the rules of collective decision-making in settings where there are a plurality of actors or organisations and where no formal control system can dictate the terms of the relationship between these actors and organisations”.7Si Paquet précise que personne n’a tout le pouvoir dans nos organisations, il soutient aussi qu’il n’y a plus de maître du jeu.8 Nous circulons en fait entre trois modèles à l’état pur, qui n’existent pas plus l’un que l’autre sur le terrain : le marché pur avec son échange marchand, l’État pur et la contrainte publique, la réciprocité pure de la solidarité, alors que dans la pratique nous aurons des situations forcément mixtes. 18  Comparer la carte qui suit,  http://www.strategiessl.qc.ca/gisl.html, avec la carte fournie sur le site du MDDEP, toutes deux colligées en juillet 2009 : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/redecoupage/inter.htm. Alain Létourneau, « Le jugement en acte. théorie de la firme de Hart et Moore (1990) q u’elle prolonge et complète, sa vision de la gouvernance reste ex clusivement disciplinaire. Laurence E. Lynn, Public Management : Old and New.New York, Routledge, 2006. Londres, Palgrave MacMillan, 2009. Ces différentes tendances sont toutes prévisibles également à partir du type même de concept que représente la gouvernance. Tiercelin et Pierre Thibaud éditeurs, texte original de Popular Science Monthly, 1878. La question de l’éthique des communications circule entre deux éléments importants. Ce n’est toutefois pas là une discussion éthique pouvant conduire à une décision qui sera justifiable publiquement; cette dernière suppose non seulement l’attribution de valeur, mais aussi (et en particulier) l’évaluation de cette dotation de valeur (niveau réflexif). Mais la difficulté vient bien sûr du fait que, même s’il y a l’une ou l’autre théorie unifiée de ce qu’est ou devrait être la gouvernance, les usages qui en sont fait dans la pratique sont éminemment complexes et variables. On ne conserve secrète une information que dans un contexte de buts stratégiques qui sont poursuivis, par exemple parce qu’on ne veut pas faire dérailler un projet auquel on tient.