Ce dernier tableau a été peint à la fin des années 1810, et le peintre français s’est directement inspiré d’un fait réelpour sa toile. The Gulf Stream (1899), du peintre américain Winslow Homer (1836-1910), reproduit la composition du Radeau de La Méduse : une embarcation endommagée au centre du tableau, entourée par les requins et menacée d'être renversée par les vagues. À l'issue de l'exposition, le jury du Salon lui décerne la médaille d'or mais ne va pas jusqu'à lui faire l'honneur de l'intégrer aux collections nationales du musée du Louvre. Deux groupes se sont d'ailleurs formés : celui des officiers et fonctionnaires, qui ont gardé leurs armes et occupent la partie la moins immergée du radeau au centre, laissant les extrémités aux soldats et assimilés, désarmés par mesure de précaution avant de quitter La Méduse. Le photographe Sergey Ponomarev (en) du New York Times remporte le prix 2016 Pulitzer de la photographie d'actualité pour sa photo d'une embarcation de migrants aux abords des côtes de l'île de Lesbos qui rappelle la toile de Théodore Géricault[94]. L’événement devient un scandale d'ampleur internationale, en partie parce qu'un capitaine français servant la monarchie restaurée depuis peu est jugé responsable du désastre, en raison de son incompétence. Un critique contemporain émet l'idée selon laquelle le nombre d’œuvres présentées et la taille de l'événement témoignent d'une grande ambition. Tout le monde a déjà entendu parler du Radeau de la Méduse, le tableau de Géricault. Le but de la peinture est de parler à l'âme et aux yeux, et non de repousser le public. Découvrez sa véritable histoire. l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des services et contenus personnalisés. Il s'en remet dès lors complètement à Schmaltz, qui perd un temps précieux en manœuvres inutiles. Des traînées d'algues flottent à la surface. La provision de biscuits de mer, seule nourriture embarquée, est terminée en vingt-quatre heures. Montfort, un de ses amis, déclare plus de trente ans après l'achèvement de l’œuvre : « [La méthode de Géricault] me fascinait tout autant que sa prolificité. En poursuivant votre navigation sur les sites du groupe Sophia Publications, vous acceptez Le Radeau de la Méduse de Géricault L’histoire du radeau de la Méduse A l’origine la Méduse est une frégate de la marine royale qui part de l’île d’Aix en 1816 pour coloniser le Sénégal. Jugé en conseil de guerre à Rochefort, Duroy de Chaumareys est condamné à la dégradation militaire et à trois ans de réclusion dans le fort de Ham, où il est interné de 1817 à 1820. Bien que les hommes représentés dans l’œuvre aient passé treize jours à dériver sur un radeau, souffrant de la faim, de maladies et de cannibalisme, Géricault les peint musclés et en bonne santé, dans la tradition de la peinture héroïque. Une rumeur veut que Géricault ne soit pas très doué pour représenter les pieds et a masqué cette difficulté en leur bandant les pieds avec des tissus. Le tableau serait une œuvre hostile à la Restauration et aux émigrés, mais aussi une dénonciation de l'esclavage. Comme presque tous les peintre… Néanmoins, il s'en détache car il met en scène des gens ordinaires plutôt que des héros. Ce tableau, de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), représente un épisode tragique de l'histoire de la marine coloniale française : le naufrage de la frégate Méduse. L’œuvre de Géricault. Le Radeau de la Méduse de Géricault est à n’en pas douter l’un des tableaux les plus célèbres de la peinture française. Peint en 1819, ce tableau réserve bien des mystères et a récemment occulté le fait divers qui l’a inspiré. Plus tard, ce dernier est déplacé au château de Chambord où il est conservé jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale[74]. Le personnage du vieil homme au premier plan pourrait être une référence au comte Ugolin de la Divine Comédie de Dante Alighieri – une œuvre dont Géricault voit plusieurs représentations picturales –, et semble avoir été inspiré par un Ugolin issu d'un tableau d'Henry Fuseli (1741-1825), que l'artiste aurait pu voir imprimé. » Au total, le naufrage cause la mort de plus de 150 personnes. En voulant prendre de l'avance et en dépassant les trois autres bateaux, la frégate dévie de sa trajectoire de 160 kilomètres et quitte donc la route prévue. En 1815, la Seconde Restauration de la Maison de Bourbon sur le trône de France sous l'égide de Louis XVIII, permet à la France de réaffirmer sa domination sur la colonie du Sénégal reprise à l'Empire colonial Britannique. Expositions / Cinéma / Compte rendus de livres / Bande dessinées / Portraits /  Les Classiques / Carte Blanche, Tous nos articles en partenariat avec Retronews. En tant que telle, la pièce contenait toutes les caractéristiques qui définissaient ce que le romantique signifiait. Après avoir pris la décision de réaliser le tableau, il entreprend des recherches approfondies avant de commencer la peinture. Les marins attrapent quantités de poissons. La lumière dans l’œuvre, qui présente de violents contrastes entre la clarté et l'obscurité, est qualifiée de « caravageresque »[44], période ténébriste. À une date inconnue, entre 1826 et 1830, le peintre américain George Cooke (1793-1849) réalise une copie de taille réduite (130,5 cm x 196,2 cm) qui sera exposée à Boston, Philadelphie, New York et Washington, devant un public ayant connaissance du scandale provoqué par le naufrage en France et en Angleterre. Peint en 1819, le chef-d'oeuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers qui l'a inspiré. Les opérations de remise à flot s'avèrent vaines : des avaries surviennent le 5 juillet et la mer devient mauvaise, rendant l'évacuation nécessaire. À son bord se trouvent environ 400 passagers, dont le colonel Julien Schmaltz, nouveau gouverneur du Sénégal, ainsi que des scientifiques, des soldats napoléoniens, des troupes coloniales - dont des asiatiques - et des colons[4],[5]. Quelques années plus tôt, la pochette de leur album Rum, Sodomy, and the Lash (1985) était déjà un pastiche du tableau[96], tout comme celle du deuxième album du groupe de doom metal allemand Ahab, The Divinity of Oceans (2009). Immédiatement exposée, elle domine la galerie dans laquelle elle se trouve. Géricault dessine également une tête coupée empruntée à un asile et qu'il conserve dans le grenier de son atelier[23]. Cette « machine » longue de quinze mètres et large de huit doit être remorquée jusqu'à la côte d'Afrique, toute proche, par les six autres embarcations. Long de vingt mètres et large de sept, il menace d'être submergé lorsqu'il est pleinement chargé. En 1816 elle est envoyé au Sénégal pour une mission de reconnaissance ; mais le 2 juillet de la même année au large des côtes Sénégalaises la Méduse s’échoue sur des bancs de sable et le bateau d’engouffre dans les flots. À l’origine, la Méduse est une frégate de la marine royale qui part de l’île d’Aix, en 1816, pour coloniser le Sénégal. La version du 7 juillet 2014 de cet article a été reconnue comme «, Influences : des maîtres de la Renaissance au classicisme français, Influence principale : le néoclassicisme français, Autres influences : les peintres de la Renaissance italienne et les scènes de naufrage, Présentation et réception critique au Salon de 1819, Exposition à Londres et en Irlande (1820-1821), Son influence dans l’œuvre d'artistes postérieurs, En Angleterre, en Russie et aux États-Unis, Son influence dans la littérature et la culture populaire, Filmographie, vidéographie, documents sonores, « aux frontières de l'existence humaine. En 1859-1860, en raison de la détérioration de l’œuvre originale au fil du temps (l'huile était cuite avec trop de plomb et se noircissait), le Louvre en commande une copie conforme à l'échelle destinée à être prêtée pour des expositions hors du musée[70]. Le 17 juin 1816, la frégate La Méduse appareille de l'île d'Aix, avec pour objectif de rétablir la domination coloniale française en Afrique de l'Ouest à partir du port sénégalais de Saint-Louis. Le bateau est représenté par une petite forme de couleur grise au centre-droit du tableau. La Méduse est une frégate française devenue célèbre par son naufrage survenu le 2 juillet 1816 au large des côtes de l'actuelle Mauritanie. Chaumareys s'obstine pourtant, et interdit de sonder, pour ne pas perdre de temps. Comme l'exprime un des survivants, « nous passâmes de l'euphorie à une grande déception, à de profonds tourments »[27]. Tout a été pensé et calculé. Par bien des aspects, le peintre de 28 ans démontre tout son génie par son travail d’une grande finesse. Stupéfait de l'ampleur médiatique que prend le naufrage, Géricault pense que la réalisation d'une représentation picturale de l’événement pourrait contribuer à établir sa réputation[19],[20]. Ceux qui ne purent prendre place sur les chaloupes en nombre insuffisant durent construire un radeau pour 150 hommes, empor… Dans la mesure où le public est alors bien informé des causes du désastre, le choix de la scène relève d'une volonté de figurer les conséquences de l'abandon de l'équipage sur le radeau, en se focalisant sur l'instant où tout espoir semblait perdu[27] – l'Argus paraît à nouveau deux heures après et secourt les survivants[28]. Le dessinateur Fred, dans Le Naufragé du « A » (1972), fait lui aussi référence au tableau[95], tout comme les auteurs de la série De cape et de crocs, dans le tome 8, ou André Chéret dans un album de Rahan. Françoise Talon (sous la dir. La mer est pourtant encore belle et la frégate aurait pu être remise à flot par des marins bien dirigés... Dans la nuit du 5 juillet, la tempête se lève, les ancres cèdent l'une après l'autre et, au petit jour, le navire est jeté sur le récif par une énorme vague. Il note également qu'une centaine de grandes fresques historiques sont exposées, dans le but d'afficher la prodigalité du nouveau régime, et que seuls quelques peintres bénéficiant d'une importante rétribution peuvent alors entreprendre des projets nécessitant autant de temps, d'énergie et de moyens financiers[15]. Le ministre de la marine est obligé de démissionner. de Yoru. À l'instar de Géricault, Aïvazovski met en scène le combat de l'homme contre les éléments naturels et crée un effet d'attente chez le spectateur, qui se demande si les naufragés seront finalement secourus[86]. La frégate La Méduse – 46,93 mètres de long (de conception proche de celle de l’Hermione) Le peintre de 27 ans a immortalisé le calvaire des rares survivants qui ont passé 13 jours sur un radeau de fortune affrontant la faim, la folie, les flots souvent déchaînés de l’océan. Le tableau, qui souffre d'un assombrissement irréversible dû à un apprêt au bitume de Judée ou à une huile rendue trop siccative par un ajout abondant d'oxyde de plomb et de cire, est conservé au musée du Louvre, qui l'achète à un ami de l'artiste peu après sa mort en 1824. Une dernière influence, portant à la fois sur le caractère politique du tableau et sur les carcasses démembrées de ses sujets, provient de l’œuvre de Francisco de Goya, et notamment l'estampe no 39, Grande hazaña! Schmaltz décide alors de faire construire un invraisemblable radeau au moyen de mâts sciés, de planches de récupération et d'énormes cordages. Elle demeure invisible au public jusqu'en 2006, lorsque l'erreur est révélée par une enquête menée par une professeur d'histoire de l'art de l'université du Delaware[72]. En quelques heures, le navire prend l'eau de toutes parts. Sur le radeau, les cent quarante-sept naufragés sont tellement serrés qu'ils ne peuvent s'asseoir. En raison de sa volonté de représenter la réalité avec ce qu'elle a de repoussant, Le Radeau de La Méduse est une figure marquante du mouvement romantique émergent dans la peinture française, et pose les fondements d'une révolution esthétique, en réaction au style néoclassique qui domine alors[49]. Dans son album de 1964 intitulé Les Copains d'abord, Georges Brassens fait référence au radeau dans la chanson éponyme : « Non ce n'était pas le Radeau / De La Méduse ce bateau / Qu'on se le dise au fond des ports / Dise au fond des ports ». La copie est achetée par un ancien amiral, Uriah Philipps, qui la cède en 1862 à la New-York Historical Society, qui fait l'erreur de la cataloguer comme une œuvre de Gilbert Stuart. Le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse s'échouait au large de la Mauritanie. »[61]. Il y aborde la question de la survie du sujet en peinture[92]. Le lourd gouvernail, agissant comme un bélier, brise le plateau arrière. L'artiste semble prendre position contre la traite négrière, qui se pratique toujours malgré son interdiction supposée[39]. Le but de la peinture est de parler à l'âme et aux yeux, et non de repousser le public. On ne saura jamais la vérité, et le procès qui aura lieu à Rochefort n'élucidera pas ce point capital. La liste de ceux qui prendront place dans les sept embarcations, établie par Schmaltz, Chaumareys et Richefort, est lue aux hommes rassemblés sur le pont, par l'officier en second. Le tableau de Géricault inspire également des sculpteurs, dont Antoine Étex, qui réalise en 1839-40 un bas-relief en bronze à l'effigie du Radeau de La Méduse[81]. Au moins 147 personnes se maintiennent à la surface de l'eau sur un radeau de fortune et seuls quinze embarquent le 17 juillet à bord de L’Argus, un bateau venu les secourir. Il vit dans une petite chambre attenante à l'atelier avec son assistant âgé de dix-huit ans, Louis-Alexis Jamar ; ceux-ci se disputent parfois, et, un soir, Jamar s'enfuit et ne revient que deux jours plus tard, après que Géricault réussit à le persuader. Il est incontestablement la pièce maîtresse du salon, si bien que le Journal de Paris écrit qu'« il frappe et attire tous les regards ». Avec des morts ! Doc. Il concevait ses personnages et ses foules comme des types humains, soumis à la domination de la figure symbolique de la Liberté républicaine, qui est l'une de ses inventions formelles les plus brillantes »[76]. Deux rescapés, l'ingénieur géographe Corréard et le chirurgien Savigny, qui rapportent cette scène dans le style fleuri de l'époque, décrivent les visages « anéantis, pétrifiés, hideux » des passagers et ajoutent : « Il semblait que la terrible Gorgone, dont nous portions le nom, était passée devant eux ! Afin de réaliser la représentation la plus authentique possible des différents aspects de la chair des cadavres[20], il réalise plusieurs esquisses de dépouilles à la morgue de l'hôpital Beaujon[19], étudie le visage de patients sur le point de mourir[23], et emporte même dans son atelier quelques membres humains pour observer leur décomposition[N 2]. Le chef-d’œuvre de Delacroix, La Liberté guidant le peuple (1830), serait également directement inspiré du Radeau de La Méduse ainsi que d'un autre tableau de Delacroix, Scènes des massacres de Scio. Les critiques formulent tous des réponses à cette approche assez agressive, et leurs réactions vont de la révulsion à l'admiration, selon qu'ils appartiennent aux soutiens des Bourbons ou des libéraux. Le Radeau de La Méduse présente une certaine continuité avec les courants picturaux antérieurs au romantisme, notamment dans le choix du sujet et le caractère dramatique de la représentation, mais rompt de manière nette avec l'ordre et la quiétude de la peinture néo-classique. Géricault réalise une esquisse de la composition finale sur la toile. Cette allusion est mise en image par le réalisateur Alain Chabat dans le film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002), lors du dernier naufrage des pirates[61]. Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault présente un fait divers bien réel à la manière d’une peinture d’histoire. Au bout de treize jours, le 17 juillet 1816, le radeau est repéré par le brick L'Argus, alors qu'aucun effort particulier n'était entrepris pour le retrouver[12]. Gérard, portraitiste de renom durant l'Empire, se rallia à l'école des grandes fresques historiques, mais sans enthousiasme », « les espoirs déçus, la souffrance extrême, et l'instinct de survie basique qui outrepasse toutes les considérations morales et fait plonger l'homme civilisé dans la barbarie », « Monsieur, vous venez de faire un naufrage qui n'en est pas un pour vous », « Monsieur Géricault semble se tromper. Toujours est-il que les six embarcations soulagées de leur encombrant fardeau reprennent leur route, se séparant les unes des autres, avant de disparaître définitivement à l'horizon.