L’année 1915 le voit retrouver un rythme de travail solide. Le chapitre 8 développe le personnage de Bissini'ngui à travers l'épisode d'une rencontre avec Yassigui'ndja. Résultat : la plus morne tristesse règne, désormais, par tout le pays noir. Il a été formé dans les meilleurs lycées de France et est devenu fonctionnaire de l’administration coloniale. Des députés comme Diagne estiment que le système français reconnait ses troupes noires, tout du moins plus que les autres puissances occidentales. La lointaine rumeur immense se rapprochait peu à peu. Pour Bidou, Batouala a trouvé le succès plus grâce à un engouement pour le roman colonial que pour ses propres qualités littéraires. Et cela eut été désespérant de recommencer ce qui avait été, fait, et bien fait..."[16]. Le chapitre se clôt sur une scène de tempête richement détaillée qui laisse place à la nuit et au calme sur un nouveau panorama. En effet, à travers Batouala et notamment sa préface, celui ci condamne certains excès de la politique coloniale. Le chapitre 9 présente Bissini'ngui en pleine réflexion nocturne sur le moyen d'assassiner son rival Batouala. Après des études de droit à Bordeaux, il quitte la métropole pour les colonies. de retour, le 10 mai 1912, il s'isole dans la littérature. Cette ambiguïté se retrouve aussi dans sa critique particulière de la colonisation. En effet, Maran cherche à y décrire la vie africaine sans exotisme tout en ayant pour personnage principal un chef noir[13]. Ce texte s’intéresse aux différents usages du mot « nègre » publicisés après l’attribution du Goncourt au roman de René Maran, Batouala (1921). La solitude le plonge dans une grande détresse psychologique, dont il parvient à sortir en rédigeant des poèmes nostalgiques de sa vie au lycée de Talence, à Bordeaux. Son auteur, un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies, soulève, en 1921, un vent de scandale ; et pourtant, cette même année, il … Le 17 novembre 1909, il est engagé comme commis de 4e classe des affaires indigènes en Oubangui-Chari, portion du Congo français. Mais dès 1914, Maran est ralenti par une charge de travail supplémentaire et une dépression. Il occupera ce poste jusqu'à sa mort[4]. Basé sur des sociétés sans réelle envergure financière et purement spéculatives, le système périclite après la Première Guerre Mondiale et l’État prend le relais, tout en conservant les mêmes pratiques brutales[3] dénoncées notamment dans la préface de Batouala[1]. La réception du Goncourt par Maran est donc plus due à un climat politique, culturel et intellectuel déclenché par la Conférence Pan-Africaine. ), Maran prend ses fonctions d'adjoint au chef de la circonscription de Bangui. Je ne pourrai donc jamais comprendre ni jamais aimer la femme indigène, inerte et simple réceptacle de spasmes désenchantés. Les noirs américains subissent un régime de ségrégation raciale tandis que leurs homologues français, bien que connaissant des discriminations raciales, ont la possibilité de s'intégrer par l'assimilation. Résumé : Premier roman nègre écrit par un nègre, en qui Léopold Sédar Senghor voyait un " précurseur de la négritude ", récit d'une violence et d'une modernité extraordinaires, voici la complainte de Batouala, grand chef de tribu, vaillant chasseur et excellent marcheur. Dans sa correspondance, il opère une distinction entre ses amis écrivains blancs et les colons qu'il côtoie aux colonies[4]. Batouala est un roman de René Maran publié en mai 1921 aux éditions Albin Michel. Cette position constitue plus une défense de l’humanisme colonial que d’une attaque formelle contre Batouala. ». La zone est peuplée de l'ethnie Banda[1], victime de travaux forcés dans le cadre du régime des compagnies concessionnaires (17 entreprises disposent de 50% de l'Oubangui-Chari, qui reste possédé par l'État) pour l'exploitation de l'hévéa par exemple. Jaloux décrit le roman comme « une série de peintures de mœurs que termine un accident[7]. Le grand chef s'éteint sur des dernières paroles blâmant les blancs et leur travail forcé pendant que Bissini'ngui et Yassigui'ndja s'unissent dans des étreintes amoureuses avant de s'enfuir dans la nuit. censure   Je ne les regrette point. Etude de Batouala de René Maran I )Biographie René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui mène ses parents guyanais à la Martinique. Batouala prend place dans la circonscription (équivalent d'un département) de la Kémo (dont le chef-lieu, Fort-Sibut ou Krébédjé est situé à environ 190 km au Nord de Bangui) et plus précisément, dans la subdivision (équivalent à une sous-préfecture) de Grimari (située à 120 km environ à l'Est de Fort-Sibut)[1]. Autre critique de Bidiou à Maran, se recoupant avec ce qu’a pu en dire Jaloux, porte sur la raison de la nomination. Fnac : Batouala, René Maran, Albin Michel". C'est donc un roman qui retransmet bien la réalité de la brousse et de ces petits villages où l'on fuit l'européen et ses moeurs étranges. National Association for the Advancement of Colored People, Manoël Gahisto, Hommage à René Maran et Présence Africaine 1965, https://scholarworks.umass.edu/cibs/vol4/iss1/4, Œuvre littéraire se déroulant en République centrafricaine, La préface évoque la réalisation du roman, le contexte de celui-ci et critique de manière acerbe les excès du colonialisme en. Le travail entrepris est ardu : Maran s’astreint à un naturalisme rigoureux, tout désireux qu’il est de représenter le réel. L'usage de célébrations pour valoriser l'empire et sa mission civilisatrice ne s'arrête pas au congrès Pan-Africain : il est réitéré en 1922, à l'exposition coloniale de Marseille ainsi, on l'aura compris, que le 15 décembre 1921. Alors qu'il est responsable d'une importante cérémonie, il doit dorénavant se méfier d'un concurrent amoureux en la personne du fougueux Bissibi'ngui qui cherche à séduire sa favorite, Yassigui'ndja. Le bulletin personnel signé par le préfet de police de Bordeaux dit de lui qu'il "ne s'est jamais occupé de politique, Républicain". Alors qu'il est responsable d'une importante cérémonie, il doit dorénavant se méfier d'un concurrent amoureux en la personne du fougueux Bissibi'ngui qui cherche à séduire sa favorite, Yassigui'ndja. Ajoutez-le à votre liste de souhaits ou abonnez-vous à l'auteur René Maran - Furet du Nord français   Le roman est composé d'une préface et de treize chapitres : Le roman se déroule en Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine), en pays Banda dans la subdivision de Grimari, entre les hauteurs (Kagas) que sont le Kaga Kosségamba, le kaga Gobo et le kaga Biga. Il dénonçait les abus de l'administration en Afrique-Equatoriale française et les méfaits de l'impérialisme. près de 600 000 africains sont mobilisés, en majorité issus du Maghreb ou de l'Afrique-Occidentale française. Jusqu’en novembre 1913, l’écriture avance bon train, Maran affirme qu’il n’a « pas perdu son temps ». La lutte sera serrée. » Dans le chapitre 5, il est aussi question de l'impôt déséquilibré en défaveur des noirs ainsi qu'au portage, au débroussaillage des routes ainsi qu'a l'exploitation du caoutchouc. Hélas!"[16]. Le récit suit ses considérations ordinaires, comme celle de savoir si se lever vaut la peine, mais présente aussi son point de vue personnel sur la colonisation, la coutume et la vie en général. Par ailleurs, on peut considérer que l'intérêt de Senghor pour René Maran est moins dû à son œuvre littéraire qu'à son parcours comme écrivain noir, ayant réussi à s’imposer dans le milieu littéraire et intellectuel français des années trente à travers son prix Goncourt[15]. Absents les chats, les souris seraient vite revenues a leurs anciens errements. Cette passion dévorante prend même le pas sur sa vie sociale et sentimentale. Et d’abord, non contents de s’appliquer à supprimer nos plus chères coutumes, ils n’ont eu de cesse qu’ils ne nous aient imposé les leurs. L’auteur des Nourritures terrestres publie en 1927 Voyage au Congo, récit d’un périple effectué en 1925 en Afrique-Équatoriale française. Achetez neuf ou d'occasion. Batouala y assiste en compagnie de son rival, tous deux mûrissent des plans de vengeance et sont conscients de la réciprocité de leurs desseins. Toutefois, même si Maran s'attaque à ces déboires, il confie tout de même le soin de réparer ces torts à la métropole, loin de remettre en cause la nature même de la colonisation, pourtant profondément liée aux déboires qu'il critique : « C'est à redresser tout ce que l'administration désigne sous l'euphémisme "d'errements" que je vous convie. Premier roman nègre écrit par un nègre, en qui Léopold Sédar Senghor voyait un "précurseur de la négritude", récit d'une violence et d'une modernité extraordinaires, voici la complainte de Batouala, grand chef de tribu, vaillant chasseur et excellent marcheur. Ce passage montre ainsi que Maran est un auteur assimilé et temporise ses critiques de la colonisation en les remettant à leurs places : celles de critiques visant à faire exécuter à la France sa promesse d'une action civilisatrice dont Maran reconnait la nécessité, légitimant de fait la colonisation. Batouala a également été analysé comme un roman précurseur de la négritude. Son auteur, un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies, soulève, en cette année 1921, un vent de scandale, mais reçoit pourtant, cette même année, le prix Goncourt. Résumé. Le Petit Parisien envoie à son tour Albert Londres en Afrique, celui-ci publiant à son retour en 1929 Terre d'ébène, ouvrage bien plus critique que celui de Gide. Et ceux qui protestaient, on leur passait la corde au cou, on les chicottait, on les jetait en prison ! Magnifique, les débuts de la négritude, la préface vaut elle aussi son pesant d'or.... Guerre et sauvagerie étaient tout un. Ce dernier est présent pour éviter la montée d'une critique radicale des empires coloniaux, en particulier du Congo belge[12]. Batouala, grand chef du pays banda, excellent guerrier et chef religieux est rattrapé par le temps. Dans une lettre datée du 11 mai 1917 adressée à Léon Bocquet, il estime avoir « presque fini de mettre au point ce fameux Batouala[4] ». Batouala est le premier roman " nègre " écrit par un " nègre ". Paris ne pouvait pour tant ignorer que « Batouala » n'avait fait qu'effleurer une vérité qu'on n'a jamais tenue à connaître à fond. Résumé Premier roman nègre écrit par un nègre, en qui Léopold Sédar Senghor voyait un "précurseur de la négritude", récit d'une violence et d'une modernité extraordinaires, voici la complainte de Batouala, grand chef de tribu, vaillant chasseur et excellent marcheur. Il quitte la Martinique à 3 ans pour le Gabon, son père y ayant été appelé pour y occuper un poste d'administrateur colonial. Malheureusement, le travail me dégoute. Nous sommes en 1921. Celle-ci débute le 3 novembre 1912, date connue par une lettre de Maran à un ami éditeur[5]. Il vous sera plus dur de lutter contre eux que contre des moulins. Un premier ensemble de critiques est relatif au supposé manque de qualités littéraires du roman. Le récit suit ses considérations ordinaires, comme celle de savoir si se lever vaut la peine, mais présente aussi son point de vue personnel sur la colonisation, la coutume et la vie en général. La cérémonie voit son apogée atteinte avec la. ». Si ce fait ne rend pas René Maran ambiguë quant à sa critique de la colonisation, il permet de comprendre à quel point celui ci se sent proche de ses pairs lettrés de France. La France voit dans ce congrès une opportunité de défendre les bienfaits de sa mission civilisatrice et autorise sa tenue les 19 et 21 février 1919, à Paris. Babelio vous suggère. D’autres critiques estiment que pareil prix littéraire ne devrait pas être donné à un ouvrage critiquant, dans sa préface ainsi que dans deux chapitres, la politique coloniale française en Afrique subsaharienne. Ces peuplades, qui sont toutes encore foncièrement anthropophages oublient vite. Batouala commence dès lors à avoir des soupçons. Maran semble satisfait de son ouvrage, disant même de lui qu'il « n'est pas ennuyeux ». C’est alors que, la mort dans l’âme, découragés, fatigués, désespérés – nous avions perdu tant de nos frères, au cours de nos migrations belliqueuses – c’est alors que nous restâmes où nous étions et que nous nous efforçâmes de faire aux « boundjous » bonne figure. Ils n’y ont, à la longue, que trop bien réussi. Le chapitre 1 introduit le personnage de Batouala le mokoundji, à travers une scène de réveil matinal au côté de sa favorite Yassigui'ndja et développe longuement une description comique de son chien Djouma. Le grand chef Batouala ne peut plus dormir comme avant dans la quiétude de ta haute brousse. En plein massacre, une panthère surgit, se jetant de côté pour éviter la bête, Bissini'ngui évite de justesse la sagaie que Batouala lui avait lancé. L’homme est responsable de la mission Diagne. Ce roman a permis d’aiguiser l’intérêt d’intellectuels et journalistes métropolitains sur les conditions de vies dans l’empire français. Senghor lui-même à travers l'unique numéro de L'Étudiant noir, bien moins connu du grand public et écrit dans un contexte bien différent que son texte de 1964, conteste à Batouala son sous-titre de « véritable roman nègre » qu'il préfère attribuer à un autre roman de Maran, Le Livre de la brousse[19]. Il trompe la solitude par l'étude et la poésie. Il s'agit de René Maran, écrivain d'origine Guyanaise, né en Martinique en 1887 (plus précisément dans le bateau qui conduisait ses parents vers l'île des Antilles françaises). À la lumière de ces critiques, il est possible de voir où se situe le mérite de Batouala. Le déroulement de la journée continue avec un dialogue entre d'autres villages par tam-tams interposés au sujet de l'organisation de la fête des « Ga'nzas ». Droit d'auteur : les textes des articles sont disponibles sous, Carrière de Maran et étapes d'écriture de, Un contexte français favorable aux mouvements noirs, Premier Congrès panafricain (19-21 février 1919), Une critique particulière de la colonisation. littérature africaine   Maran affirme travailler « comme un bénédictin », et, le 4 novembre, estime à une semaine le temps restant pour la rédaction du second chapitre. Batouala, souvent considéré comme le premier roman de la Négritude, a valu à son auteur martiniquais, René Maran, le prix Goncourt en 1921. Le paysage se compose de vallées, de grands fleuves ainsi que de différents monts. Nous n’avions pas fini de bâtir nos cases et de défricher les terrains convenant à nos plantations, que ces maudits blancs étaient déjà sur nous. – Notre soumission, reprit Batouala, dont la voix allait s’enfiévrant, notre soumission ne nous a pas mérité leur bienveillance. René Maran nait à Fort-De-France le 5 décembre 1887. Celle-ci promet alors fidélité à Bissini'ngui, lui demandant de fuir avec elle mais celui-ci lui propose d'attendre la fin des chasses, Bissini'ngui nourrissant le projet de rejoindre la milice à Bangui. Le narrateur fait une présentation du personnage en insistant sur la <> et ses … René Maran, né à Fort-de-France (Martinique), le 5 novembre 1887, mort à Paris 13e le 9 mai 1960, est un écrivain français, lauréat du prix Goncourt en 1921 et premier Français noir à recevoir ce prix pour son roman Batouala, dont la préface dénonce certains excès du colonialisme. L'écriture devient pour lui une thérapie. Résumé du texte « Le Scandale de Batouala » Le roman de René Maran intitulé « Le Scandale de Batouala », écrit en 1920 est l’un des premiers romans de la littérature française d’Afrique noire, autrement dit de la « Littérature Nègre ». Les autres administrateurs ne partageant pas sa passion, Maran se coupe d'eux. Lisez « Batouala » de René Maran disponible chez Rakuten Kobo. Au terme de tensions consécutives à la mort du père de Batouala lors de la fête des « Ga'nzas », Yassigui'ndja se voit attribuer la mort de celui-ci, hâtant ainsi le projet d'assassinat que Bissibi'ngui nourrit à l'encontre de son rival. La vertu de Batouala se situe bien plus dans son influence politique que dans ses qualités littéraires. Le représentant de l'État français et président du congrès est Blaise Diagne (1872-1934), député noir d'origine sénégalaise. polémique   Vous aimez ce livre ? Début 1913, le premier chapitre est achevé. A 2014 report noted that "pre-electrification" of the Batouala area was underway. André Gide est l’un d’eux. littérature guyanaise   Elle m'a valu bien des injures. le 17 octobre, il les retravaille encore. Sous-titré « véritable roman nègre », Batouala décrit et dénonce la colonisation en Oubangui-Chari (ancien nom de la République Centrafricaine). Selon lui, Maran n’évoque pas ces avantages liés à la colonisation. Le récit suit ses considérations ordinaires, comme celle de savoir si se lever vaut la peine, mais présente aussi son point de vue personnel sur la colonisation, la coutume et la vie en général. Il ne s’agira même plus de leur faire parler "petit nègre", mais wolof, malinké, ewondo en français[14] ». Le mouvement de la négritude se crée sous l'impulsion de noirs de la métropole française comme Aimé Césaire ou Léopold Sédar Senghor avec l'influence notable de la renaissance de Harlem[13]. Finalement, le chapitre 13 suit la longue agonie de Batouala, implacable malgré tous les soins plus ou moins magiques apportés et au terme duquel est évoquée le partage de ses biens et de ses femmes. Il entre en classe de troisième au Grand Lycée de Bordeaux, expérience traumatisante le poussant encore plus à se renfermer sur lui-même. On peut l'y voir par exemple parler les propos du ministre de la Guerre d'alors, André Lefèvre qui compare les comportements de certains fonctionnaires français en Alsace-Lorraine avec la situation au Congo français, ce qui montre pour Maran « que l'on sait ce qui se passe en ces terres lointaines et que, jusqu'ici, on n'a pas essayé de remédier aux abus, aux malversations et aux atrocités qui y abondent. Je leur dois d'avoir appris qu'il faut avoir un singulier courage pour dire simplement ce qui est. Batouala est le premier roman «nègre» écrit par un «nègre». Ces différents constituent une sorte de stage avant sa titularisation officielle. Les personnages évoluent dans des villages ainsi que dans la brousse omniprésente. Fiche de Lecture : René Maran, Batouala, 1921, Paris, Albin Michel. ». Les revendications sont modérées : le droit à l'éducation et à la propriété foncière pour les noirs africains, l'abolition de l'esclavage et du travail forcé. L'écriture est sa seule passion, compromise par les contraintes de sa vie de famille. De plus, il considère que la civilisation a un prix, compensé par les bénéfices de cette dernière. Le chapitre 3 présente plus en avant le personnage de Yassigui'ndja et présente la situation amoureuse de Batouala qui vie en plus avec 8 autres compagnes. Les blancs sont ainsi faits, que la joie de vivre disparaît des lieux où ils prennent quartiers. La France emploie des troupes africaines depuis la fin du XIXe siècle. roman   En réaction à ce jet, la panthère blesse au ventre Batouala d'un coup de patte et s'enfuit. Ces troupes étaient néanmoins déployées sur des théâtres d’opération nord-africains. nouvelles   Le 11 décembre, il s’attaque au troisième chapitre. À l'œuvre donc, et sans plus attendre. Il estime néanmoins qu’un mois de vacances en métropole lui suffirait pour achever Batouala. Jaloux attaque le style de Maran, qualifié de « naturalisme puéril[8] » et estime que l’académie Goncourt l’a choisi pour son sujet exotique plus que pour sa manière de l’aborder, celle-ci n’ayant rien de nouveau[7]. temps qui passe   Le chapitre 6 décrit la fête rituelle des « Ga'nzas » qui permet aux garçons et filles de marquer le passage à l'âge adulte. L'entrevue est interrompue par l'arrivée d'habitants perdus d'un village voisin, le projet de meurtre est remis à plus tard. Plongez-vous dans le livre Batouala de René Maran au format Poche. La France recrute près de 7% de ses troupes dans ses colonies. Nous sommes en 1921. Et quant à la forme, elle est sans valeur littéraire[9]. Trop haut tournoie et tournoie le vol des charognards ! S'ensuit alors un passage de réflexion sur les blancs, exploiteurs étranges et inquiétants. La vraie réussite de René Maran se situe sur ce plan. Le chapitre 7 présente la cérémonie funèbre du père de Batouala et développe une longue réflexion sur l'importance de la coutume, fruits de la sagesse des anciens. Bien que fonctionnaire efficace et dévoué, il subit des injustices liées à sa couleur de peau. colonialisme   Au terme de tensions suite à la … En 1894, afin de protéger sa santé fragile et de lui donner accès à une meilleure éducation, il est envoyé par son père en métropole, au Lycée de Talence, à Bordeaux. Résumé de l'ouvrage Batouala, grand chef du pays banda, excellent guerrier et chef religieux est rattrapé par le temps. De plus, Senghor affirme : « Après Batouala, on ne pourra plus faire vivre, travailler, aimer, pleurer, rire, parler les Nègres comme les Blancs. Afin d’inciter à l’engagement, des conditions avantageuses sont mises en place et renforcées en 1918 : les conscrits bénéficient d’exemptions fiscales, d’un emploi garanti au retour du front, des droits spéciaux pour leurs familles et, sous certaines conditions, peuvent recevoir la citoyenneté[10]. La négritude est un mouvement intellectuel apparu dans l'entre deux guerre et lié à la prise de conscience ainsi qu'à la fierté exprimée d’une identité des peuples noirs. Et surtout, cette sourde rumeur qui répète que l'homme blanc accable l'homme noir et Le traite moins bien que son chien. La conception de Batouala connait une inflexion entre 1914 et 1916. Premier roman de son auteur, Batouala est écrit dans un style naturaliste et expose les mœurs et traditions d'une tribu noire d'Oubangui-Chari, dirigée par Batouala. C'est finalement au moment de la chasse que Batouala se voit porter le coup fatal par la griffe d'une panthère. Du Bois, intellectuel militant pour les droits civiques, visent à améliorer les conditions de vies des noirs en s'appuyant sur la bourgeoisie progressiste blanche. Un an plus tard, le 11 novembre 1918, il écrit avoir relu Batouala « d'un bout à l'autre ». Batouala is a small village in Gabon halfway along the dirt road from Makokou to Mékambo, in the north-eastern province of Ogooué-Ivindo. Le roman est nourri de références très détaillées sur les lieux précis de l'action que ce soit dans la préface ou dans le reste du livre. [1] ». Celui ci déclare à son ami Manoel Gahisto, dans plusieurs lettres écrites lors de la réaction de Batouala, sa volonté d'écrire avec un réel soucis d'authenticité sur les coutumes et réalités africaines. Il s'attend à amener la civilisation aux colonisés et n'imagine pas encore les difficultés que sa couleur de peau va entraîner. Prix Goncourt 1921, précurseur de la littérature de la négritude, censuré et conspué à sa sortie pour sa dénonciation du quotidien du colonialisme. Le territoire ainsi découvert est alors partagé entre la France et la Belgique de part et d'autre du fleuve, celui ci marquant la frontière entre les deux puissances coloniales. La France le veult ! Rejoignez Babelio pour découvrir vos prochaines lectures, Je n'avais jamais lu de littérature africaine avant ". le 23 janvier 1910, Maran est titularisé et promu à une classe supérieure. La conscription prive les colonies d’hommes jeunes en âge de travailler et de payer des taxes. Premier roman nègre écrit par un nègre, en qui Léopold Sédar Senghor voyait un « précurseur de la négritude », récit d'une violence et d'une modernité extraordinaires, voici la complainte de Batouala, grand chef de tribu, vaillant chasseur et excellent marcheur.