C'est une défaite d'importance pour Athènes puisque c'est avec le bois de Thrace qu'elle bâtit ses trières[115]. La paix de Nicias, conclue en avril 421, consacre le retour au statu quo ante bellum[119]. Son plan est donc de mener une guerre d'usure en abritant la population des campagnes de l'Attique dans l'enceinte des Longs Murs, qui relient Athènes au port du Pirée, lors des invasions spartiates, tandis que la flotte aura pour mission de ravitailler Athènes, de veiller à ce que les alliés de la cité continuent à verser leurs tributs et de mener des raids dans le Péloponnèse. C’est un important stratège et orateur de l’époque. Motifs de la guerre du Péloponnèse. Respectivement I, 2-19 ; I, 85-118 ; VI, 53-59, Srpskohrvatski / српскохрватски, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=La_Guerre_du_Péloponnèse&oldid=176281474. Donald Kagan, Le Déclenchement de la guerre du Péloponnèse. La reddition d'Athènes en 404 est communément associée à la fin de l'âge d'or de la Grèce antique[224]. Œuvres complètes de Thucydide et de Xénophon (Buchon)/Guerre du Péloponnèse. De plus, Athènes utilise les prisonniers spartiates comme otages en menaçant de les exécuter en cas de nouvelle invasion de l'Attique, une menace efficace puisque ces invasions cessent de fait jusqu'en 413[103],[104]. Mais une nouvelle dénonciation sur la participation d'Alcibiade à la parodie des Mystères provoque l'envoi d'une trière pour le ramener à Athènes et le juger. La campagne, compromise par la défection de plusieurs alliés d'Athènes, tourne rapidement au désastre après une attaque surprise des tribus étoliennes. Selon Xénophon, il est convenu qu'Athènes « détruirait les Longs Murs et les fortifications du Pirée, livrerait tous ses vaisseaux sauf douze, laisserait revenir les exilés et, ayant les mêmes ennemis et les mêmes amis que les Lacédémoniens, les suivraient sur terre et sur mer partout où ceux-ci les conduiraient »[212]. J.-C. et 404 av. Toutefois, Amphipolis refuse de regagner l'alliance athénienne après le départ des troupes spartiates, en conséquence de quoi Athènes s'oppose à la restitution de Pylos[123]. En 462, alors que les Spartiates doivent faire face à une révolte de hilotes, ils refusent de manière brutale l'assistance offerte par Athènes, ce qui entraîne dans cette cité l'ostracisme de Cimon, chef du parti favorable à l'alliance avec Sparte[25]. La Guerre Du Péloponnèse, Thucydide : Thucydide d'Athènes vécut la guerre du Péloponnèse (431-404 av. Il réclame d'être jugé avant de prendre la mer mais n'y parvient pas[145]. Athènes gagne avec Corcyre un nouvel appui en mer Ionienne mais s'attire l'inimitié de Corinthe[38]. Elle profite donc du terme à venir de la période de paix signée par Sparte et Argos en 451 et des négociations se rouvrant entre les deux cités pour inciter les démocrates d'Argolide à créer une nouvelle confédération qui regroupe Argos, Corinthe, Mantinée et Élis, ainsi que quelques cités de Chalcidique, désireuses de quitter le giron athénien[124]. Cléon est alors chargé de secourir Démosthène et tous deux lancent en août 425 une attaque surprise sur Sphactérie avec des troupes légères et des armes à distance. Un navire est envoyé pour exécuter la sentence. Mégare, en mauvaise posture, conclut alors une alliance avec Athènes susceptible de bouleverser l'équilibre des forces[27]. Ils lèvent par ailleurs un impôt direct exceptionnel (eisphora) pour faire face aux dépenses occasionnées[87]. Alcibiade, sachant que son association avec Tissapherne n'est que temporaire, prend contact avec les stratèges athéniens de Samos, et notamment Thrasybule, afin de préparer son retour en grâce en leur promettant que les Perses passeront dans leur camp si Athènes change de régime politique. 1, 2) qui voulait par là renchérir sur un Hérodote voyant dans les guerres médiques l’événement le plus considérable de son temps, fut un tournant majeur dans l’histoire du monde grec des cités. À côté de pertes humaines impossibles à chiffrer exactement, mais se comptant en centaines de milliers d'individus, et de pertes matérielles très lourdes elles aussi, la Grèce semble perdre aussi son « énergie intellectuelle » et subit un grave traumatisme psychologique associé au sentiment d'une grandeur perdue[225]. En 416, la cité sicilienne de Ségeste, attaquée par Sélinonte, fait appel à Athènes pour la défendre en offrant de financer l'expédition[140]. La démocratie athénienne, qui « lui a donné dans le malheur d'incroyables facultés de résistance » se révèle alors une faiblesse par son intransigeance[237], non seulement envers ses adversaires mais aussi avec ses propres généraux qui peuvent être exécutés ou bannis à la moindre occasion et sont ainsi poussés « à un excès de prudence ou d'audace »[236]. Capturés, Nicias et Démosthène sont exécutés par les Syracusains malgré les objections de Gylippe[161]. Mélos est prise après plus de six mois de siège, ses murs sont rasés, les hommes de la cité sont exécutés, les femmes et les enfants vendus comme esclaves et 500 colons sont envoyés. Collection Folio classique (n° 3332), Gallimard Parution : 03-03-2000. Dans le même temps, Alcibiade s'est fait un ennemi d'Agis II en séduisant son épouse[172]. Langue; Suivre; Modifier < Œuvres complètes de Thucydide et de Xénophon (Buchon) Pour les autres traductions de ce texte, voir Histoire de la guerre du Péloponnèse. Sparte et Athènes s'affrontent aussi par l'intermédiaire d'agents provocateurs, comme à Corcyre en 427 où les oligarques essaient de prendre le pouvoir sur les incitations d'agents spartiates. Comprenant qu'ils ne pourront pas gagner la guerre sans une flotte puissante, les Lacédémoniens envoient en 430 une ambassade proposer une alliance au roi perse Artaxerxès Ier. Les responsables de la révolte, au nombre d'environ un millier, sont toutefois mis à mort[88]. Le fait que le roi de Perse Darius II soit sur son lit de mort et que son successeur désigné, Artaxerxès II, soit hostile à son frère cadet Cyrus et donc susceptible de retirer son soutien à Sparte, a sans doute été aussi un facteur important dans l'établissement de conditions de paix moins dures permettant de hâter la reddition d'Athènes[214]. Cette victoire béotienne est due en grande partie à l'utilisation inédite d'une cavalerie de réserve qui surprend et démoralise l'aile droite athénienne alors que celle-ci venait de vaincre l'aile gauche béotienne[111]. L'histoire est avec lui plus explicative que narrative avec une recherche systématique des causes ou des raisons de tout action ou événement[9]. Après l'envoi d'une ambassade secrète, Potidée obtient l'assurance de Sparte qu'elle interviendra en sa faveur en cas d'attaque athénienne et décide donc de quitter la ligue[40]. Un second navire rattrape le premier in extremis et sauve la population de Mytilène. Peu après, les Spartiates font une nouvelle proposition de paix, proposant de restituer Décélie, les deux camps conservant toutes leurs autres conquêtes. Ils réussissent néanmoins à apporter leur aide à une révolution oligarchique à Rhodes, l'île passant ainsi dans leur camp en janvier 411[177]. I. Livres I-IV / Thucydide ; traduction nouvelle par Ch. Elle comprend les clauses suivantes : une paix conclue pour cinquante ans ; la restitution de toutes les places prises et des prisonniers ; les cités de Thrace sont évacuées par les Péloponnésiens ; et les querelles à venir seront réglées par arbitrage et négociations[120]. Deux partis dominent dès lors la vie politique : celui mené par Nicias, démocrate modéré, partisan d'une guerre sans excès et ce au nom des grands propriétaires terriens, las de voir leurs terres ravagées ; et celui mené par Cléon, démagogue, lui-même commerçant et parlant au nom de l'Athènes urbaine ; il en appelle à une implication totale dans le conflit[84],[85]. Son style est cependant parfois difficile pour le lecteur moderne, notamment dans les discours qu'il place à divers moments pour analyser les actions[11]. Il est caractérisé par une transformation totale des modes de combats traditionnels de la Grèce antique, notamment par un abandon progressif de la bataille en formation de phalange vers ce que l'historien Victor Davis Hanson qualifiera de premier conflit « total » de l'Histoire[1]. Athènes profite de cette période de paix pour reconstituer d'importantes réserves financières mais sa politique extérieure est indécise en raison de l'opposition entre Nicias et Alcibiade, qui dominent désormais les affaires publiques de la cité[133]. Ainsi les cités cherchant à quitter la ligue voient leurs désirs réprimés par une flotte constituée à l'origine pour les défendre[22]. Son successeur, Callicratidas, est loin de s'entendre aussi bien que lui avec Cyrus, mais remporte une nouvelle victoire au large de Mytilène qui coûte trente navires aux Athéniens[203]. Alcibiade, qui rêve d'un empire athénien s'étendant à l'Italie et l'Afrique du Nord, s'oppose à nouveau à Nicias sur la question du bien-fondé d'une intervention. En septembre 405, les flottes d'Athènes et de Sparte se font face sur les deux rives de l'Hellespont. Lors de l'attaque nocturne qui s'ensuit, en août 413, les Athéniens surprennent initialement leurs adversaires mais la désorganisation de leurs troupes et leur méconnaissance du terrain entraîne le chaos, puis la déroute, les Athéniens perdant finalement 2 000 hommes et l'espoir de prendre Syracuse[159]. Les Athéniens font de Samos leur principale base navale en mer Égée et parviennent à garder le contrôle de Lesbos[170]. - Lecture d'un extrait de Histoire de la Guerre du Péloponnèse de Thucydide (discours de Périclès), par Gérard-Henri Durand, dans l'émission "Panorama" de Michel Bidlowski, sur France culture, le 14 novembre 1990. La guerre du Péloponnèse, « la plus grande crise qui ébranla les Grecs et une partie des Barbares » selon l’expression de Thucydide (I. Sthénélaïdas, un éphore, appelle quant à lui au conflit en mettant en avant les provocations athéniennes et l'honneur spartiate. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Il établit sa base navale à Éphèse et y entraîne intensivement les équipages de ses navires[200]. Avec l'aide de Thrasybule, qui est conscient de la nécessité d'une alliance avec les Perses, Alcibiade se fait alors élire stratège par les soldats athéniens de Samos[178]. La société grecque est par ailleurs profondément remaniée par le fait que des milliers d'anciens esclaves sont affranchis pendant la guerre à l'inverse de milliers de citoyens qui sont quant à eux réduits en esclavage[228]. Alors que les Corinthiens et les Thébains veulent voir Athènes détruite et ses habitants réduits à l'esclavage, le traité de paix est relativement clément[212]. La cité conserve donc l'Attique mais doit renoncer au reste de son empire. Au printemps 413, Athènes envoie des mercenaires thraces, arrivés trop tard pour se joindre aux renforts expédiés en Sicile, piller les côtes de la Béotie. Il cherche ensuite à s'emparer d'Amphipolis mais est surpris et mis en déroute par une attaque de son adversaire en octobre 422. Sparte est approchée par les Perses qui, par l'intermédiaire des satrapes rivaux Pharnabaze et Tissapherne, veulent profiter de la faiblesse d'Athènes pour récupérer les territoires d'Asie Mineure perdus durant les guerres médiques. Les Lacédémoniens décident de contre-attaquer aussitôt dans la région avec l'aide de leurs alliés Ambraciotes mais une armée composée d'Athéniens, d'Acarnaniens et d'Amphilochiens et commandée par Démosthène remporte sur eux la bataille d'Olpae à l'automne 426. Mégare, asphyxiée économiquement, proteste auprès de Sparte[42]. Athènes fait pression depuis la première phase de la guerre pour que l'île de Mélos, neutre dans le conflit, entre dans son empire[135]. Tout oppose Athènes et Sparte, la première étant une démocratie et une puissance marchande, dotée d'une incroyable flotte de guerre; la seconde étant une oligarchie,… En 405, Lysandre et sa nouvelle flotte, financée par Cyrus, regagnent l'Hellespont par la ruse en attirant les navires athéniens dans une vaine poursuite. Sur le plan culturel, le conflit modifie radicalement, par son ampleur et sa férocité, la vision de la guerre dans la Grèce antique et marque la fin de son âge d'or. nous apprend que les Lesbiens abandonnèrent le parti des Athéniens, pendant la guerre du Péloponnèse, et qu'ils en furent châtiés rigoureusement. Ce dernier fait pression pour faire élire trente membres d'une commission qui, sous couvert de rédiger de nouvelles lois, exerce le pouvoir avec l'appui d'une garnison spartiate[215]. Athènes possède aussi des ressources financières infiniment supérieures à celles de son adversaire[54]. Se pose alors la question du sort des Mytiléniens. L'érudition de Victor Davis Hanson est aussi reconnue même si les parallèles qu'il fait entre l'Antiquité grecque et l'époque moderne sont plus controversés[18]. La dernière modification de cette page a été faite le 9 décembre 2020 à 16:08. En France, Jacqueline de Romilly est considérée comme une spécialiste de la période et de Thucydide en particulier[19]. C'est à cette même époque que Pausanias Ier succède à son père Pleistoanax sur l'un des deux trônes de Sparte. Thucydide distingue trois affaires menant à l'éclatement du conflit : L'affaire d'Épidamne : Épidamne est une cité du nord de l'Illyrie, colonie de Corcyre, île au large de l'Épire, elle-même fondée par Corinthe mais en mauvais termes avec cette cité et qui possède avec 120 trières la deuxième flotte la plus importante de la Grèce[31]. La guerre du Péloponnèse sert de toile de fond historique au jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey. On peut ajouter à cela que Sparte avait, notamment avec Thèbes et Corinthe, des alliés plus puissants et plus fiables que ceux de son adversaire. Goat Song (1967) de Frank Yerby relate les aventures d'un Spartiate capturé à Sphactérie et découvrant la culture athénienne[242]. Mytilène capitule en juillet 427, une semaine avant l'arrivée de renforts lacédémoniens qui rebroussent immédiatement chemin[88]. Livre premier, accompagné de sommaires et de notes, par H. David,... (1864) Paris : J. Delalain et fils , 1864 J.-C dans le dème d'Halimunte (Attique), mort, peut-être assassiné, entre 400 et 395 av. Croix[14]. Il menace ainsi de couper la principale voie du ravitaillement en grain d'Athènes et oblige les Athéniens, désormais le dos au mur, à passer à l'offensive[187]. Athènes réagit en débloquant un fonds d'urgence de mille talents qui lui permet d'armer une flotte et de l'envoyer cingler vers les côtes de l'Ionie. La guerre du Péloponnèse met en opposition Athènes et Sparte (ou Lacédémonie) pendant près de trente ans (431-404 av. Les révoltes de l'Eubée, en 446, et de Samos, en 440, sont ainsi durement réprimées par les Athéniens[23]. Une seconde expédition est envoyée pour délivrer la première et des négociations ont lieu, les Platéens promettant de libérer leurs prisonniers si les Thébains se retirent. À Patras, utilisant une stratégie inédite, Phormion tourne autour de la flotte adverse formée en cercle en rétrécissant progressivement ces tours pour semer le désordre à la levée du vent[81]. Cela consacre une victoire implicite pour Athènes puisque son empire, à l'origine du conflit, n'en ressort pas amoindri. Le commerce et l'agriculture, deux secteurs économiques très touchés par les hostilités, mettent de nombreuses années à se relever, et même la religion ne sort pas indemne de la lutte, le mysticisme irrationnel ou le scepticisme cynique étant deux tendances extrêmes qui se répandent partout[227]. Xénophon se concentre pour sa part sur les opérations militaires sans chercher à analyser les causes et les mobiles[13]. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. La ligue de Délos est donc dissoute et Athènes entre dans celle du Péloponnèse. Les Spartiates ont le choix entre quatre offensives possibles dans des régions diverses, dont deux proposées par Pharnabaze et Tissapherne, mais les factions qui se partagent le pouvoir n'arrivent pas à s'entendre[167]. L'une des premières mesures qu'il prend est d'augmenter les tributs prélevés sur les alliés d'Athènes afin de soulager les finances de la cité[106]. Avec la perte de l'Eubée, la panique gagne Athènes, désormais au bord de la guerre civile[184]. La démocratie est remplacée par la tyrannie des Trente à la suite de l'action de Lysandre. Thucydide y place un fameux dialogue où s'affirme la volonté impériale des Athéniens au mépris du droit des gens, impérialisme fondé sur la loi du plus fort[137]. La domination spartiate sur le monde grec est cependant de courte durée. Lysandre fait ensuite tomber Lampsaque, menaçant ainsi Byzance[208]. J.-C. Prendre quelque chose à son ennemi malgré lui, c'est le plus grand des plaisirs. De son côté, Sparte est considérée, du fait de sa tactique hoplitique éprouvée au cours des guerres de Messénie et de l'entraînement de ses soldats au sein de l'agôgé, l'éducation spartiate, comme la meilleure armée terrestre. Les Spartiates, pris à revers, sont vaincus, et les 292 survivants se rendent et sont faits prisonniers. À l'issue de ces deux discours, l'assemblée se prononce pour la guerre à une forte majorité[46]. Des révoltes éclatent aussi à Toronè et à Mendè, cette dernière étant rapidement reconquise par Athènes à la faveur du départ de Brasidas, parti rejoindre Perdiccas pour une nouvelle campagne contre les Lyncestes. Le conflit change radicalement la vision qu'avaient les Grecs de la guerre.