Elle couvre généralement trois questions: 1- Qu’est ce qu’une entreprise ? Montréal, Liber, 2004; voir aussi G. Paquet, Gouvernance, mode d’emploi. 1  Rappelons pour les fins de la réflexion une citation célèbre : « Considérer les effets, pouvant être conçus comme ayant des incidences (bearings) pratiques, que nous concevons qu’a l’objet de notre conception. Je propose ici de le considérer dans sa fonction mobilisatrice.4 Son but serait alors de rallier le plus grand nombre d’acteurs possibles, un peu comme le fait d’une autre manière le concept de développement durable. Cambridge, Polity, 2009. Gilles Paquet, Pathologies de la gouvernance. La seconde partie, empirique, Ce sont néanmoins deux niveaux d’interrogation bien distincts. Montréal, PUM. Paris, Éditions Karthala, 2005. Si oui, quelles parties et de quelle manière? Montréal, PUM. Nous pourrions poser la question de savoir s’il faut chercher à s’entendre sur des appellations et des définitions au sens plus restreint, ce serait la solution d’une terminologie plus précise ou plus étroite. 18Derrière la terminologie et les discussions sémantiques, il y a des enjeux concrets qui ont une grande importance. Chicago, University of Chicago Press, 1939. L’alternative à ceci serait d’accepter cette situation de flottement. Il fait appel à une coordination des acteurs censée se produire d’elle-même, et en second il fait appel à de vastes concertations et discussions, le but premier ne semble pas de construire du consensus mais plutôt de mettre en œuvre, de réaliser sur le terrain. 4Les phénomènes d’échelle sont encore un autre niveau d’interrogation, entre le local et l’international en passant par le municipal, le régional, le provincial et le national; on parle parfois alors de gouvernance multiscalaire. La firme est définie comme un noeud de contrats (nexus of contracts) et le dirigeant a pour charge de définir la nature des taches et de choisir les personnes qui doivent. 21Il y a aussi l’enjeu de publiciser ou non certains aspects des questions. 8  G. Paquet, Gouvernance mode d’emploi, Montréal, Liber, 2009, p. 46. 2Sous l’apparente simplicité se cache la complexité; on fait appel sous un même vocable à plusieurs choses différentes. », repris dans Ch. Il faut aussi nous demander, en plus de la question des effets de sens qui sont produits par l’usage de la gouvernance, quels sont les enjeux éthiques sous-jacents qui sont soulevés par de tels usages. Toutefois, il est possible d’avoir une approche de la gouvernance permettant une clarification plus élevée des rôles, mais alors il faut sans doute renforcer le caractère délibératif et organisationnel de la communication requise entre les participants, et non pas la prendre pour acquise sans avoir à la construire. Ottawa, University of Ottawa Press, 2009. « Making Sense of Intractable Multiparty Conflicts : A Study of Framing of Four Environmental Disputes ». De plus toute théorie de la gouvernance n’a pas à se référer à une théorie des stakeholders ou parties prenantes, dans la mesure où elle pourrait se penser autrement. 19  John Dewey, Theory of Valuation. Le management est vu comme créateur de structures organisationnelles mieux conçues et plus adéquates, c’est l’idéologie du managérialisme qui va tout à fait de pair avec le néo-libéralisme et souligne très fort l’intérêt des forces du marché. Ils ont montré les limites du modèle standard porté par la théorie de l’agence. La théorie de la firme occupe de nombreux travaux en économie et gestion. 17La gouvernance permet aujourd’hui bon nombre de discours et de pratiques; voir notamment le chantier de l’eau depuis une quinzaine d’années au Québec, autour de la Gestion intégrée par bassin versants. Sissela Bok, Secrets. Michel Callon, Pierre Lacoumes, Yannick Barthe, Agir dans un monde incertain. Communication Monographs 75: 1, 25-51. De plus, il est évident qu’il n’y a pas de simple alignement en fonction du milieu d’origine : nous pouvons très bien trouver des hauts fonctionnaires partisans d’une implication forte du privé, et à l’inverse des gens du privé mettant l’accent sur la société civile!10 Le vocable de « gouvernance » est assez clair pour mobiliser les personnes, mais assez souple aussi pour donner lieu à des plaidoyers diversifiés, mettant des accents fort différents et permettant de se rassembler sous des bannières plutôt larges. La théorie classique retombe sur ces pieds. Key words: Corporate Governance, Theory oi" the Firm. Gérard CHARREAUX. On va essayer à travers ce travail de mettre en relief la théorie de l'agence et la gouvernance de … Par hypothèse, ce sont les éléments mêmes qui sont mobilisés par la théorie de la gouvernance qui expliquent cette pluralité d’effets prévisibles. 12On voit ainsi que certaines lectures de la gouvernance vont beaucoup dans le sens de favoriser l’insertion des acteurs privés dans les réseaux du pouvoir. Montréal, Liber, 2009. 7  Vasuhda Chhotray et Gerry Stoker, 2009. « Pantin abstrait » de Machlup : Objectif des néo n’est pas de proposer une conception réaliste de la firme mais d’analyser l’allocation des ressources et la formation des prix dans le cadre de l’équilibre général. Au-delà de l'interrogation première sur la nature de la firme, une théorie de la firme doit répondre à deux grandes catégories de questions.Elles sont soit internes et portent sur l'architecture et le fonctionnement de l'entreprise, soit externes et concernent la place et le rôle de l'entreprise dans l'organisation économique et sociale. DOI : https://doi.org/10.3406/rei.2003.3131, www.persee.fr/doc/rei_0154-3229_2003_num_104_1_3131, Maître de Conférences Université Paris X Nanterre - FORUM (UMR 7028). 13Certains spécialistes dénoncent tout au contraire l’immixtion du privé, et plaident pour un retour de l’État qui doit prendre plus que jamais au sérieux ses responsabilités inéluctables, non sans rapprocher les régimes de gouvernance de régimes autoritaires14. Quelques questions environnementales », dans A. Lacroix (éd. Paris, Seuil, 2001. Cette reconnaissance s’est traduite, depuis environ une decennie, par des initiatives multiples visant a etablir et a expliciter les « meilleures pratiques » en la matiere. Peter Wirtz, 2004. A.A. Alchian et H. Demestz sont considérés comme les fondateurs de la théorie des droits. 1.1.2. Boris J. Brummans, Linda L. Putnam, Barbara Gray et al. Prendrons-nous pour acquise la mesure fournie par l’éventuelle croissance du PIB ou une mesure plus fine, comme le ISEW (Index of Sustainable Economic Welfare)?23 Verrons-nous l’arrivée d’un investisseur surtout comme une source de richesse locale, régionale, nationale et internationale ou comme la venue d’un exploiteur de richesses naturelles et sociales en vue du seul profit de quelques uns? Les questions posées sont alors celles de la responsabilité sociale de l'entreprise et de la nature des liens qui unissent la direction aux actionnaires. P... Certes, le travail sur la gouvernance dans le chantier des questions environnementales semble bien amorcé et il ne peut que prendre de l’ampleur dans les années à venir. Attribuer la valeur ou « valuer » ce n’est ni évaluer, i.e. Pluralité de discours et enjeux éthiques, Figures et importance de l’« expertise environnementale » dans la presse écrite, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, La gouvernance : plusieurs théories ou plusieurs accents, La gouvernance dans des discours et des pratiques, http://www.robvq.qc.ca/organismes.php?id=-2, http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/redecoupage/inter.htm, Pour une éthique de l’environnement inspirée par le pragmatisme : l’exemple du développement durable, La transdisciplinarité considérée en général et en sciences de l’environnement, Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, Catalogue des 552 revues. Nous pourrons ensuite voir comment ce vocable peut fonctionner dans une pluralité de discours, et comment il peut véhiculer des significations assez diverses. On the Ethics of Concealment and Revelation. (2008). 7De plus, souvent la théorie de la gouvernance est liée ou fusionnée avec la théorie des stakeholders ou parties prenantes.5 Encore là, il faut distinguer ce qui dans la pratique des discours est souvent unifié, peut-être un peu rapidement. 6  Gilles Paquet, Pathologies de la gouvernance. Robert E. Freeman, Strategic Manoeuvering: A Stakeholder Approach. L'encadre 1 ci-dessous expose les fondements de la théorie des coûts de transaction. Dans cet esprit, la gouvernance des entreprises repose sur l’idée selon laquelle, il est important de mettre en place un système susceptible de minimiser les conflits entre le principal et l’agent pour maximiser la création de richesse de la firme. De deux choses l’une, soit certains arbitres, experts ou décideurs, vont adjuger la chose et prendre une décision pour l’intérêt collectif. 104, 4e trimestre 2003. pp. On the Ethics of Concealment and Revelation. Dans le cas de la gouvernance, il s’agit bel et bien d’un cadre conceptuel qui nous dit quelque chose à propos de ce qui est souhaitable. Chapitre1: Les théories mécaniques et consensuelles de la firme. théorie de la firme de Hart et Moore (1990) q u’elle prolonge et complète, sa vision de la gouvernance reste ex clusivement disciplinaire. Reberioux Antoine. Au sens le plus large, la gouvernance d'entreprise renvoie à la structure et à l'exercice du pouvoir dans les entreprises. Trois approches contractuelles différentes sont présentées dans cette première partie : la théorie des coûts de transaction, la théorie des incitations (ou théorie de l'agence) et la théorie des contrats incomplets. La TAG étant considérée comme la racine de cette nouvelle conception de la gouvernance, nous l'analysons avant d'évoquer les implications de la TGP. Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contact – Mentions légales & crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, La gouvernance à l'épreuve des enjeux environnementaux et des exigences démocratiques, Les théories de la gouvernance. 1Selon le pragmatisme philosophique, pensons ici à Charles Sanders Peirce et à John Dewey, le sens d’un concept ou d’une théorie est éminemment pratique, d’où la nécessité d’interroger les conséquences de son adoption.1 Cette approche nous apprend à demander quelles différences cela fait d’adopter tel cadre conceptuel ou tel autre. Les défenseurs d'une firme d'« ayants-droit » (stakeholder value) proposent au contraire d'élargir la responsabilité des dirigeants à un cercle plus ou moins vaste de parties prenantes, Mais les modalités concrètes de cet élargissement ne font l'objet d'aucun consensus: s'agit-il simplement d'assigner un objectif pluriel ou complexe à la direction? Entre ces deux extrêmes, bien des nuances sont possibles. Les polarités nous renvoient tantôt au modèle du forum démocratique, tantôt au modèle du marché, et la place de l’État de droit est repensée comme un rôle d’animateur, de catalyseur, etc. ), Vers une gouvernance de l’eau au Québec. Quelle valeur allons-nous reconnaître aux retombées économiques immédiates par opposition à la valeur des écosystèmes considérée à long terme? Montréal, Liber, 2004; voir aussi G. Paquet, Gouvernance, mode d’emploi. 10L’idée de polycentrisme joue un rôle important dans la discussion de la gouvernance. juger de la valeur de quelque chose, ni non plus « valoriser » c'est-à-dire donner de la valeur dans un discours donné ou dans un processus sous-jacent d’évaluation. 6Quelle est la portée et le sens de l’usage de ce concept? Développée des la fin des années trente par Ronald Coase, dans un article de 1937 intitulé « The Nature of the Firm », la théorie des coûts de transaction est ensuite systématisée par le prix Nobel d’économie Olivier Wiliamson. Ailleurs, définissant le pragmaticisme, il parlera de l’incidence des concepts dans la vie comme livrant leur signification. A purely theoretical endeavour would probably miss the various ways by which actors find and give meaning to the uses of the governance concept. B. Coriat, O. Weinstein (2010), Les théories de la firme entre « contrats » et « compétences », Revue d’économie industrielle, n° 129. le lien. Alors, notre conception de ces effets constitue la totalité de notre conception de l’objet »,  Charles S. Peirce, « Comment rendre nos idées claires? Appliquée à la question de la répartition du pouvoir dans l'entreprise {i.e. Au contraire, il nous faut réfléchir d’emblée et davantage en termes des usages que nous faisons de nos concepts, et pas seulement rechercher des modèles théoriques en quelque sorte purs qui ne rencontreront presque aucun usage dans la pratique. La question de l’éthique des communications circule entre deux éléments importants. C’est le pouvoir en réseau, distribué comme l’est l’information. ), Éthique appliquée, éthique engagée. La théorie des parties prenantes est développée d’abord par les théoriciens Mais la difficulté vient bien sûr du fait que, même s’il y a l’une ou l’autre théorie unifiée de ce qu’est ou devrait être la gouvernance, les usages qui en sont fait dans la pratique sont éminemment complexes et variables. Alain Létourneau, « Les théories de la gouvernance. Emmanuelle  Danblon, La fonction persuasive.Anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité. La gouvernance fait appel et renvoie en fait aux acteurs, il décentre le politique du moins en apparence et en théorie. Nous avons plutôt intérêt à mieux réfléchir sur l’effet que ces concepts peuvent avoir dans la pratique pour en cerner les ressources et aussi les limites, quitte à les revoir en cours de route ou ultérieurement. Voir Boris J. Brummans, Linda L. Putnam, Barbara Gray et al. Tout le secteur bancaire, public, privé et parapublic sont affectés de nos jours par ce type de demande, qui se fait beaucoup entendre. Montréal, Liber, 2006, p. 105-123. ), Éthique appliquée, éthique engagée. 14Les uns veulent minimiser le rôle de l’État pour faire valoir les acteurs de la société civile; les autres minimisent également le rôle de l’État, mais pour encourager le développement du secteur privé, notamment en se réclamant des avantages des régimes à propriété pour la gestion de ce qu’on appelle en anglais les CPR ou Common Pool Resources; les autres enfin plaident pour un rôle pro-actif de l’État qui se serait trop retiré dans la foulée de la Troisième voie britannique elle-même marquée plus qu’on a voulu le dire par les années Thatcher. Remarquons-le toutefois, le concept en version numéro 1 peut bien sûr se combiner dans la pratique avec le concept version numéro 2 : il y a alors recoupement de notions entre lesquelles il n’y a pas de cloisons étanches. Encore une fois, nous pouvons soutenir cela sans pour autant adhérer à la thèse de l’alignement des discours sur de soi-disant intérêts de groupes qu’on connaitrait d’avance et avant les discours. Montréal, Liber, 2006, p. 105-123. La théorie des parties prenantes (stakeholders theory) place au premier plan l’importance de prendre en considération les intérêts spécifiques de l’ensemble des acteurs liés à l’entreprise, et donc au processus de création de valeurs, qu’ils soient salariés, actionnaires, dirigeants, sous-traitants, fournisseurs ou dist… Mais d’autre part il y a aussi un certain besoin de secret communicationnel réclamé par des investisseurs ou des décideurs qui ne veulent pas voir déraper un processus avant même son démarrage, tablant sur la résistance principielle de certains acteurs.22. À cet égard, deux visions s'opposent en sciences sociales. Il semble plus opportun pour le moment de repérer les principaux usages que nous rencontrons effectivement des recours à la gouvernance. URL : http://journals.openedition.org/vertigo/8891 ; DOI : https://doi.org/10.4000/vertigo.8891, Professeur titulaire, Département de philosophie, Université de Sherbrooke, Canada Alain.Letourneau@USherbrooke.ca. Anthony Giddens, The Politics of Climate Change. 2001, p. 79 ss. Il y a une double souplesse des concepts. de servir leurs intérêts au détriment de la rentabilité des actionnaires. 20  Michel Callon, Pierre Lacoumes, Yannick Barthe, Agir dans un monde incertain. Nous voudrions surseoir précisément à cette difficulté en nous référant à un élément comme le développement durable, mais forcément la pluralité va ressurgir au cœur même du recours à cette autre notion. Ces différentes tendances sont toutes prévisibles également à partir du type même de concept que représente la gouvernance. Paris, Armand-Colin, 2005. Cette approche responsabilise les milieux et implique les acteurs. Board of Directors. Paris, Armand-Colin, 2005. La théorie de l'agence ou des mandats correspond donc à une tentative de mise en parallèle de la théorie financière et de la théorie des organisations. We are at the starting point of field studies on governance practices; it seems more interesting now to focus on how the concept actually works in practice, instead of trying to build a unifying model from the theoretical point of view. Ronald Coase et Oliver Williamson (théorie des coûts de transaction), ; Oliver Hart (théorie des contrats incomplets), ; Armen Alchian, Harold Demsetz, Michael Jensen, Steven Cheung (théorie du nœud de contrats). 16  Voir leur site,  http://www.robvq.qc.ca/organismes.php?id=-2. Cela pourrait avoir le défaut de forcer l’exclusion de certaines composantes d’un certain débat social ou d’en minimiser l’importance. Mots clés : concept de gouvernance, théorie de l’agence, l’économie des contrats. 14  Voir ainsi Guy Hermet, « La gouvernance serait-elle le nom de l’après-démocratie? Pour plus de détails sur ce type de problématique, on peut consulter, entre bien des ouvrages, Emmanuelle  Danblon, La fonction persuasive.Anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité. "«Meilleures pratiques» de gouvernance, théorie de la firme et modèles de création de valeur: Une appréciation critique des codes de bonne conduite," Working Papers CREGO 1040401, Université de Bourgogne - CREGO EA7317 Centre de recherches en gestion des organisations. Ces interprétations, tout comme les attributions de valeurs, sont mobilisées par certains acteurs. Elle intervient dans le domaine environnemental en liens étroits avec ce qu’on appelle le biorégionalisme, mais on la voit tout aussi bien faire surface au plan de la réflexion sur les régimes environnementaux au plan international.3  On ne peut donc la restreindre au niveau régional. Pluralité de discours et enjeux éthiques », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors série 6 | novembre 2009, mis en ligne le 09 novembre 2009, consulté le 24 décembre 2020. Sans oublier une difficulté particulière du cas québécois, qui vient du fait que le mot nation peut s’appliquer dans ce cas en deux sens différents et pour désigner deux territoires différents On constate toutefois encore aujourd’hui que ce concept peut mobiliser les acteurs et produire de l’action. Il s’agit de l’étude des discours en tant qu’ils visent à convaincre, soit la dimension argumentative et rhétorique, que je considère d’un seul tenant, puisqu’il me semble souhaitable de surmonter la coupure entre logique informelle et effets rhétoriques. Le pragmatisme de fait s’interroge depuis Peirce dans la direction suivante : une théorie donnée prévoit le comportement de certains éléments, acteurs ou objets dans un certain sens : il devient intéressant de poser la question de la gouvernance dans cette perspective. Des perspectives de recherche et d»opérationnalisation sur le cas des entreprises innovantes sont proposées. de propriété 22. (2008). Soit au contraire cette prise de décision sera confiée à des collectifs, par exemple les hybrides dont parlait Michel Callon, ou on va la confier à des structures de gouvernance plus déterminées.20 Et alors nous allons devoir, dans une approche délibérative, passer de l’acte de valuation à l’évaluation critique et systématique qui va permettre de juger, ce que Dewey appelait l’appraisal, sur le chemin qui conduit à la prise de décision.21 Nous ne sommes dès lors plus au simple plan de l’attribution de valeur, qui peut ne pas être automatiquement acceptable : par exemple je peux bien attribuer de la valeur au fait de n’avoir aucune contrainte dans ma navigation plaisancière ou dans la gestion de ma pelouse en bord de lac. La grande majorité des travaux s' inscrivant dans ce champ s'intéressent aux firmes ayant pour support juridique une société anonyme cotée. Comment allons-nous comprendre les plaideurs des ONG et des autres organismes environnementaux : comme des défenseurs de la valeur intrinsèque de la nature, ou comme des empêcheurs de tourner en rond venus saborder des processus sociaux parfois lents et difficiles à établir? 5La « gouvernance » est un « construit » auquel nous faisons appel en de multiples lieux pour discuter, mais aussi dans le but de régler en société des problèmes, notamment des problèmes environnementaux. N’oublions pas que tout discours public cherche minimalement à rejoindre un auditoire qui comprend des interlocuteurs, cherche à les convaincre, parfois même à se mettre en recherche avec les destinataires, ce qui pour nous est la pointe d’un discours vraiment valable. Ottawa, University of Ottawa Press, 2009. 2- A qui appartient l’entreprise ? Economiste de formation et agrégé de l'Université, il effectue des missions en tant que consultant dans le domaine de l'organisation et de la stratégie. 22Les concepts en présence (comme la gouvernance) permettent des interprétations différenciées des valeurs multiples qui sont impliquées dans les processus. 4  Nous devons ici faire appel à un domaine bien particulier des études en sciences humaines, qui se trouve lui-même à l’interface de plusieurs disciplines, philosophie et sciences de la communication notamment. Since that topic is very popular, we suppose it can only grow in the upcoming years. Les débats ne sont pas toujours vains, puisque notamment le financement des organismes, après moins d’une dizaine d’années de requêtes, a été révisé sensiblement à la hausse. Robert Paehlke, « Espace biophysique et sens des proportions : pour une politique environnementale à la bonne échelle », dans Edward A. Parson (dir), Gérer l’environnement. Les dirigeants, considérés comme les agents de ces derniers, ont pour objectif unique de maximiser le retour sur fonds propres.