Mots clés : concept de gouvernance, théorie de l’agence, l’économie des contrats. La théorie des parties prenantes est développée d’abord par les théoriciens américains dans le domaine assez vaste des sciences de l’organisation. 14Les uns veulent minimiser le rôle de l’État pour faire valoir les acteurs de la société civile; les autres minimisent également le rôle de l’État, mais pour encourager le développement du secteur privé, notamment en se réclamant des avantages des régimes à propriété pour la gestion de ce qu’on appelle en anglais les CPR ou Common Pool Resources; les autres enfin plaident pour un rôle pro-actif de l’État qui se serait trop retiré dans la foulée de la Troisième voie britannique elle-même marquée plus qu’on a voulu le dire par les années Thatcher. Ce travail de « valuation » est forcément présent dans les argumentaires, il aide d’ailleurs à en cerner le sens en manifestant le fait que les parties ne sont pas neutres dans les discussions, elles ont des intérêts. Nous pourrions ainsi distinguer des variantes du concept de gouvernance, avec des accents multiples. Concernant la problématique du St-Laurent, en contact immédiat avec les Grands Lacs qui sont partagés, rappelons-le, entre le Canada et les États-Unis, la situation a aussi quelque peu avancé, comme on peut le voir simplement en étudiant la carte fournie par Stratégie Saint-Laurent (juillet 2009) en comparaison avec la nouvelle carte des organismes de bassin, dont certains il est vrai n’ont encore une existence que formelle.18 Sans doute que de nouvelles discussions sont à prévoir entre comités ZIPs (Zones d’interventions prioritaires) et OBVs (organismes de bassins versants) sur le territoire québécois! 11. Si par exemple je valorise l’éloquence, c’est que je vais attribuer des points à cela dans une évaluation, ou que c’est un critère évaluatif. Les acteurs économiques, qui ont certes un rôle majeur à jouer et que nous voudrions plus impliqués dans les discussions et dans l’action, peuvent être mobilisés d’une certaine façon par le recours à la gouvernance. « Making Sense of Intractable Multiparty Conflicts : A Study of Framing of Four Environmental Disputes ». Cambridge, Polity, 2009. Paris, Seuil, 2001. Montréal, Liber, 2009. Mais la difficulté vient bien sûr du fait que, même s’il y a l’une ou l’autre théorie unifiée de ce qu’est ou devrait être la gouvernance, les usages qui en sont fait dans la pratique sont éminemment complexes et variables. Un concept et ses applications. Prendrons-nous pour acquise la mesure fournie par l’éventuelle croissance du PIB ou une mesure plus fine, comme le ISEW (Index of Sustainable Economic Welfare)?23 Verrons-nous l’arrivée d’un investisseur surtout comme une source de richesse locale, régionale, nationale et internationale ou comme la venue d’un exploiteur de richesses naturelles et sociales en vue du seul profit de quelques uns? 20Se cache donc ici un élément de ce que John Dewey, l’un des trois principaux fondateurs du pragmatisme philosophique, appelait la valuation ou le prizing c'est-à-dire l’attribution de valeur.19 Selon l’attribution de valeur effectuée à l’intérieur de l’ensemble d’éléments concernés, nous risquons de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Montréal, Liber, 2006, p. 105-123. Cambridge, Polity, 2009, p. 69 et suivantes. 9Une fois qu’on a donné ces définitions, nous ne sommes pas au bout de nos peines. On va essayer à travers ce travail de mettre en relief la théorie de l'agence et la gouvernance de … la gouvernance et la connaissance ainsi qu»une contribution à la littérature naissante autour d»une approche knowledge-based de la gouvernance (Foss, 2007 ; Grandori, 2001). Trois approches contractuelles différentes sont présentées dans cette première partie : la théorie des coûts de transaction, la théorie des incitations (ou théorie de l'agence) et la théorie des contrats incomplets. Quelle valeur allons-nous reconnaître aux retombées économiques immédiates par opposition à la valeur des écosystèmes considérée à long terme? Leur rôle sort légèrement renforcé dans le contexte de la nouvelle Loi.17 De plus, dans le contexte fédéral canadien, la navigation et le fleuve St-Laurent sont de juridiction fédérale, ainsi que la pêche. 8  G. Paquet, Gouvernance mode d’emploi, Montréal, Liber, 2009, p. 46. REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 104, 4s"ie trimestre 2003 85. Par hypothèse, ce sont les éléments mêmes qui sont mobilisés par la théorie de la gouvernance qui expliquent cette pluralité d’effets prévisibles. Quel que soit le rôle des théories explicites, la compréhension  que nous avons de la gouvernance aura un effet sur les prises de décision concrètes. Appliquée à la question de la répartition du pouvoir dans l'entreprise {i.e. Emmanuelle  Danblon, La fonction persuasive.Anthropologie du discours rhétorique : origines et actualité. Since that topic is very popular, we suppose it can only grow in the upcoming years. Il y a plusieurs aspects rhétoriques et discursifs (intérêts) de ce recours et de ces pratiques. (2008). Au sens le plus large, la gouvernance d'entreprise renvoie à la structure et à l'exercice du pouvoir dans les entreprises. 20  Michel Callon, Pierre Lacoumes, Yannick Barthe, Agir dans un monde incertain. Ce concept fait appel à une pluralité d’acteurs et de dimensions, il est donc susceptibles d’interprétations fort diverses, selon qu’on en confie l’interprétation à tels ou tels. 23Et dans certains cas, de telles prises de position souvent implicites peuvent venir grandement ralentir ou même neutraliser les processus de décision. Les défenseurs d'une firme d'« ayants-droit » (stakeholder value) proposent au contraire d'élargir la responsabilité des dirigeants à un cercle plus ou moins vaste de parties prenantes, Mais les modalités concrètes de cet élargissement ne font l'objet d'aucun consensus: s'agit-il simplement d'assigner un objectif pluriel ou complexe à la direction? Cela pourrait avoir le défaut de forcer l’exclusion de certaines composantes d’un certain débat social ou d’en minimiser l’importance. Il semble plus opportun pour le moment de repérer les principaux usages que nous rencontrons effectivement des recours à la gouvernance. C’est le pouvoir en réseau, distribué comme l’est l’information. ont mandatés. 17La gouvernance permet aujourd’hui bon nombre de discours et de pratiques; voir notamment le chantier de l’eau depuis une quinzaine d’années au Québec, autour de la Gestion intégrée par bassin versants. Attribuer la valeur ou « valuer » ce n’est ni évaluer, i.e. 18Derrière la terminologie et les discussions sémantiques, il y a des enjeux concrets qui ont une grande importance. Dans ce contexte, gouvernance et décentralisation vont forcément de pair, quoiqu’encore là ce ne sont pas de purs équivalents : il est possible de penser une décentralisation sans la gouvernance. La théorie des parties prenantes est développée d’abord par les théoriciens L’inlassable quête du pluralisme limité », dans Guy Hermet, Ali Kazancigil et Jean-François Prud’homme, La gouvernance. De plus, il est évident qu’il n’y a pas de simple alignement en fonction du milieu d’origine : nous pouvons très bien trouver des hauts fonctionnaires partisans d’une implication forte du privé, et à l’inverse des gens du privé mettant l’accent sur la société civile!10 Le vocable de « gouvernance » est assez clair pour mobiliser les personnes, mais assez souple aussi pour donner lieu à des plaidoyers diversifiés, mettant des accents fort différents et permettant de se rassembler sous des bannières plutôt larges. La TAG étant considérée comme la racine de cette nouvelle conception de la gouvernance, nous l'analysons avant d'évoquer les implications de la TGP. 11  Voir sur ce point du polycentrisme Alain Létourneau, « Le jugement en acte. 85-110. D’une part il y a l’idéal de participation et de débat public élargi, dans la lignée d’Habermas. L. Rochaix (1997), Asymétries d’information et incertitude en santé : les apports de la théorie des contrats, Économie & prévision, 3-4. le lien ou Pdf De plus toute théorie de la gouvernance n’a pas à se référer à une théorie des stakeholders ou parties prenantes, dans la mesure où elle pourrait se penser autrement. GOUVERNANCE D'ENTREPRISE ET THÉORIE DE LA FIRME : QUELLE(S) ALTERNATIVE^) À LA VALEUR ACTIONNARIALE? Tout le secteur bancaire, public, privé et parapublic sont affectés de nos jours par ce type de demande, qui se fait beaucoup entendre. Dans le cas de la gouvernance, il s’agit bel et bien d’un cadre conceptuel qui nous dit quelque chose à propos de ce qui est souhaitable. 15D’une autre manière que le développement durable, la gouvernance mobilise des discussions et des échanges dans des processus rhétoriques constamment repris, le mot « rhétorique » ne prenant pas ici une signification d’emblée péjorative. 1.1 La Théorie de l'Agence Généralisée de Hill et Jones. Roland Pérez, agrégé de sciences économiques et de gestion, est professeur émérite à l’université de Montpellier.Il travaille sur les stratégies industrielles et financières et les questions sociétables de management et de gouvernance. Montréal, Liber, 2004; voir aussi G. Paquet, Gouvernance, mode d’emploi. AccueilHors-sérieHors série 6Les théories de la gouvernance. 2- A qui appartient l’entreprise ? Il y a une double souplesse des concepts. Pluralité de discours et enjeux éthiques, Figures et importance de l’« expertise environnementale » dans la presse écrite, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, La gouvernance : plusieurs théories ou plusieurs accents, La gouvernance dans des discours et des pratiques, http://www.robvq.qc.ca/organismes.php?id=-2, http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/redecoupage/inter.htm, Pour une éthique de l’environnement inspirée par le pragmatisme : l’exemple du développement durable, La transdisciplinarité considérée en général et en sciences de l’environnement, Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, Catalogue des 552 revues. L'approche contractuelle de la firme a pour objectif de définir la forme d'organisation la plus efficiente compte tenu du contexte, en particulier informationnel. Elle fait partie des Théories Contractuelles des Organisations qui tentent d'expliquer le fonctionnement des entreprises. Tiercelin et Pierre Thibaud éditeurs, texte original de Popular Science Monthly, 1878. 2Sous l’apparente simplicité se cache la complexité; on fait appel sous un même vocable à plusieurs choses différentes. Paris, Armand-Colin, 2005. Théorie des coûts de transaction. D’autres au contraire mettent l’accent sur la participation des groupes citoyens et de la société civile (entre autres, Létourneau, 2008) dans les processus de décision. On the Ethics of Concealment and Revelation. New York, Vintage Books, 1989. M.Houssel (2003), La tarification à la pathologie en soins de suite et de réadaptation, Mémoire ENSP le lien. Gilles Paquet, Gouvernance mode d’emploi, Montréal, Liber, 2009. 19Notre compréhension des éléments qui constituent la gouvernance risque de faire en sorte de favoriser certains éléments au détriment de d’autres. Par exemple, on retrouve ce discours en sciences de la gestion et en « éthique des affaires », mais dans tous les cas l’approche est centrée sur uneorganisation donnée dont l’on se demande qui en sont les parties prenantes. La théorie de la firme selon les droits de propriété a été développée par plusieurs groupe de recherche : . 10L’idée de polycentrisme joue un rôle important dans la discussion de la gouvernance. Soit au contraire cette prise de décision sera confiée à des collectifs, par exemple les hybrides dont parlait Michel Callon, ou on va la confier à des structures de gouvernance plus déterminées.20 Et alors nous allons devoir, dans une approche délibérative, passer de l’acte de valuation à l’évaluation critique et systématique qui va permettre de juger, ce que Dewey appelait l’appraisal, sur le chemin qui conduit à la prise de décision.21 Nous ne sommes dès lors plus au simple plan de l’attribution de valeur, qui peut ne pas être automatiquement acceptable : par exemple je peux bien attribuer de la valeur au fait de n’avoir aucune contrainte dans ma navigation plaisancière ou dans la gestion de ma pelouse en bord de lac.